Tentative embryonnaire de gesticulation sur un câble tendu entre une journée de grève et la tournée manquée des éboueurs
Après une longue journée sans nouvelles de mes ipomées, tandis qu’Épouse-Au-Volant entre la voiture au garage, pour une consonne de plus, je rentre les poubelles, lesquelles j’avais sorties la veille à la nuit tombée. Ouvrons une parenthèse ( Le pluriel vous étonne ? Comment ? Un couple à l’appétit si chiche emplirait plusieurs poubelles la semaine au point d’en sortir, pour le moins, deux au mardi sonnant ? C’est qu’ici comme ailleurs, le tri sélectif impose le compartimentage des déchets.) Fermons la parenthèse.
Mon bras arrête ma main — c’est lui le plus proche de la moelle épinière — les conteneurs sont pleins !
Dans un éclair de perspicacité qui m’aveugle, je tire un fil entre la pratique commune — en la nôtre — de décaler de vingt-quatre heures la tournée des éboueurs quand la collecte suit la vacance imposée par un jour férié et la journée de protestation contre la réforme des rrrr’trait’s comme il s’agit désormais de prononcer le petit vocable, étant devenue obsolète et caduque l’antique et primitive vocalisation [re-trai-te].
Avez-vous jamais joué à ce petit jeu — moi, je n’ai que celui-ci sur ma console méningée — qui consiste à tenter de deviner l’appartenance sociale d’un individu à la façon dont il articule le mot ? Il est vrai qu’un certain Président de la République le profère comme feu Henri Krasucki, mais aussi, mon application ne propose-t-elle pas plusieurs niveaux de difficultés ?
Cette digression — encore une ? — digérée, saura-t-on un jour si l’employeur considère à la même aune salariale le combat protestant de ses ouvriers et leurs congés catholiques ?