Où l'intrépide auteur de ces petits écrits vains entreprend de narrer sa folle journée du 21 mai 2009
Je renonce à ma tentative de provoquer l’ennui chez mes lecteurs. Plus ma figure s’allonge, plus le public en redemande. Après ma conclusion d’hier, je ne puis plus (décemment) aller plus loin.
Xxxx xxxxxxxxx, xx xxxxxx x xxx xxxxxxx.
Hier, avec Épouse-Redressée, nous avons, main dans la main, effectué le grand tour du parc — fléché en vert et donné pour près de trois kilomètres— en cinquante-neuf minutes. Nous ne nous serions pas arrêtés pour photographier des orchidées que nous le bouclions en cinquante-huit minutes. Appréciez l’allure de la dame de mes orchidées (pensées).
Auparavant, nous avions déjeuné ensemble dans la salle de restaurant (le réfectoire) du centre médical. Face à face.
— Je vous ai mis là, les amoureux !
A notre âge, ça a fait sourire l‘une de mes moitiés, celle qui se corsète de l‘intérieur.
Ce qui m’a fait sourire, moi, c’est une vieille dame qui se servait à boire sans ôter le bouchon de sa bouteille d’eau minérale — Mamoune protège l’environnement, elle boit l’eau du robinet— et s’énervait que l’eau refusât de couler. La préposée au service de salle l’a secourue et a reposé la bouteille en disant (et c’était vrai, je puis témoigner) :
— Madame Mireille, de toutes façons, votre verre était plein !
On a échappé à une belle inondation. J’en frémis encore. En revanche, nul n’a pu enrayer la chute de la tasse de Monsieur Joseph, laquelle a rebondi sur le revêtement caoutchouté, mais pas son contenu qui s’est étalé en une jolie carte de France post-nucléaire. Heureusement, la gentille serveuse veillait, monsieur Joseph a eu droit à une nouvelle tasse de café.
— Avec un sucre !
Après qu’il l’a eu bue, je l’ai distinctement entendu dire :
— Je croyais que c’était du thé. Moi, je n’aime que le thé.
Mais là, la demoiselle a fait mine de régler le sonotone d'un doux monsieur en fauteuil roulant..
De retour de la promenade, Épouse-Lasse-Un-Peu a souhaité se reposer sur son lit. J’avais apporté du travail administratif à pré-digérer — je me doutais du tour que le tour du centre prendrait.
J’ai sauté trois lignes pour vous laisser le temps de relire la dernière phrase.
Que croyez-vous que je fis ? Le sommeil me prit. A ma décharge, apprenez qu’au matin, ayant cru lire 5 h 30 à la pendule, je me suis levé à 4 h 30. Je dors peu depuis que ma moitié dort loin de l’autre—celle qui me reste et qui n’est pas la meilleure—.
En fin d’après-midi, dans le rétroviseur, j’ai vu la silhouette de mon épouse qui rapetissait à mesure que je m’éloignais. Mon demi-cœur s’est un peu serré mais j’ai fait le brave ; ce soir, je vais chercher les deux ventricules manquants pour les conduire sous notre toit d‘ardoises. Je vous laisse à penser (orchider, n’est pas français) que ce weekend, on va faire couture à la maison jaune.