Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Papistacheries
25 avril 2009

Bilan de santé

Mamoune va mieux qu’hier. Elle s’est levée quatre fois et a même arpenté— avec la kiné— le couloir de l’étage des soins intensifs où elle dort encore cette nuit.
Ce qui m’impressionne, ce sont les quatre bocaux (j’ai oublié le terme médical) qui recueillent le sang canalisé par les drains. Quatre !  A eux quatre, ils contiennent plus d’un litre de sang. Les infirmières mesurent périodiquement la hauteur du liquide dans chaque flacon. Quand elle se lève, il faut faire suivre cette quincaillerie plus les perfusions. Si les saignements cessaient on les lui retirerait. Peut-être demain ?

Cet après-midi, elle a voulu tricoter un peu pour se prouver que tout allait bien... elle a fait deux rangs ; les trois pelotes accrochés au tricot (elle tricote trois couleurs alternativement) ressemblaient à ces bidons qui lui parasitent la colonne vertébrale, comme si son ouvrage, par empathie, souhaitait lui ressembler un peu.

Quand elle s’assoupit, elle parle. Je n’avais jamais entendu le moindre son sortir de sa bouche dans son sommeil. C’est incohérent, incompréhensible. Toutefois, vous allez rire — riez—, j’ai reconnu le mot “majuscule”. Elle doit me dicter mes billets, vu que je suis son nègre.
Cette nuit, elle a beaucoup cauchemardé. Des infirmières étaient tapies derrière la porte et entre le mur et le miroir. C’est puéril une infirmière !

Sa voix est claire à nouveau. Elle avait été intubée pendant l’opération. Ses cheveux sont secs comme jamais.  Je les ai démêlés quand elle s’apprêtait à boire un thé (sans citron, hélas). Son dernier shampoing était à la bétadine ! Elle ressemble à une lionne (enfin à un lion, puisque c’est le mâle qui porte la crinière). Elle a quand même mangé un des macarons (rassurez-vous, ce n’est pas le menu de la clinique) que je lui ai apportés. Mais elle ne fait guère honneur aux repas. Son estomac refuse la nourriture pour l’instant.

Son cœur bat à 110 et sa tension est de 11/6. 110, c’est beaucoup. Quand je l’embrasse, le pouls ne monte même pas à 150. Un effet secondaire de la morphine des premiers jours.

Elle commence à s’ennuyer. C’est bon signe. Demain on va certainement jouer à quelques jeux de société et de réflexion qu’elle affectionne. Si je la bats, ce sera un autre effet secondaire de la morphine. Un bénéfique, pour une fois.

Je poste ça et me réserve le droit de revenir corriger telle ou telle phrase.

Publicité
Publicité
Commentaires
A
Merci Papistache. Bisous à tous les deux.
C
Prenez soin de vous deux. Accordez-vous à vous aussi de menus plaisirs. <br /> Bisous
C
Prenez soin de vous deux. Accordez-vous à vous aussi de menus plaisirs. <br /> Bisous
J
Je n'ai pas eu ce genre d'intervention, mais je m'y reconnais !! je ne pouvais pas lire (les drogues vous flouent la vision) ; la télé, bof, et puis j'avais une camarade de chambre ; les expéditions au couloir ; la piqûre après et rebelote.<br /> <br /> Et l'attente des sacrés « sons du ventre » afin de pouvoir boire et manger...c'était looooong !<br /> <br /> J'écoutais "Je reviens de loin" par Véronique Sanson en boucle, et la bande-sonore d'Évita ! Mais tricoter, wow !!! Là, faut du courage, avec ou sans médocs.<br /> <br /> Mamoune, si Papistache te lit mon com' (avec un accent américain histoire de faire sourire), qu'il arrête sa lecture immédiatement pour te faire un gros bisou de solidarité tazunienne !<br /> <br /> You go, Sistah. Three snaps !<br /> <br /> (Ziva, ma soeur. On claque dans les doigts trois fois en approbation)
C
Je vous raconte une anecdote personnelle ? Après mon opération, la seule chose que je pouvais avaler, c'était des flans à la vanille (avec du caramel qui coule dessus si on les retourne...) que j'avais le droit d'aller chercher dans le frigo des infirmières quand je voulais. Et puis aussi, j'ai mangé une grosse part de brioche et de la mousse au chocolat maison faite pour le départ d'une infirmière...<br /> Une autre anecdote ? Un de mes premiers gestes lorsque j'ai pu me lever, c'est de me coiffer...<br /> <br /> Je pense à vous pour cet après-midi : jouez-vous ? qui des deux a battu l'autre ?
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Albums Photos
Papistacheries
Newsletter
Publicité