Enfin, j'vous dis ça, j'dis rien !

— Ah ! Monsieur Papistache, vous savez que Madame Machouillon s’est fait tatouer un acarien sur le sein gauche*.  Enfin, vous gardez ça pour vous, elle  veut l’annoncer elle-même. Tâchez moyen d’avoir l’air surpris quand elle vous l’apprendra. C’est un secret, hein ! Ça reste entre vous et moi. Elle m’a fait promettre de ne rien répéter à personne. Mais vous, M’sieur Papistache, c’est pas pareil ; vous causez pas avec les commères, parce qu’il y en a des mauvaises langues. Tiens, par exemple...

Je ne sais pas vous, mais moi, j’ai une tête à attirer les confidences fielleuses. Non ! N’interprétez pas mal. Je ne dis pas pour la Toile. La Toile, c’est sans fiel ! Mais je parle de la vie. La vraie. La boiteuse, celle qui poisse un peu, qui gêne aux entournures, qui gratte, qui blesse parfois.

Une tête à confidences. Une tête de curé ou de parrain bienveillant. Une tête de brave type, pas trop dangereux, à qui on peut confier des turpitudes en pensant que ses hormones ont perdu le chemin des sensations animales.

Me voilà donc nanti d’un nouvel aveu que je n’espérais pas à mon réveil.
Que vais-je en faire ? Oh ! madame Machouillon peut dormir tranquille, avec son acarien mammaire, je ne vais pas balancer la nouvelle sur le Net. Pas mon genre !
Je pourrais le glisser à Épouse-Carpe-Coite, mais ça ne se fait pas. Aucune de vous ne le ferait, pourquoi moi ?

Elle le sait, Madame Madonna, que je suis une tombe. C’est pour cela qu’elle me choisit pour enterrer le trop plein de ses secrets. C’est que les secrets, c’est comme une pâte à pain. Ça fermente, et quand ça fermente, ça lève. Vous avez déjà vu gonfler une pâte à pain ? Non ! A pizza, alors ? Oui ! Bon, c’est pareil. Le secret enfle, enfle et il faut trouver un récipient  (un brave type, pas trop “fute-fute” qui n’a certainement jamais levé les yeux sur une jolie fille qui passait dans la rue, tiens comme le vieux Papistache, justement !) pour y déverser l’excédent.

Le mystère, c’est que chez lui, le levain ne fait pas gonfler la pâte. Comment est-ce possible, ça ? parce que c’est un fait. Flop ! Le soufflé s’affaisse aussitôt transmis.

La question c’est : Mais quel secret serait-il assez virulent pour que le couvercle du Papistache saute ?
Pas ceux de Madame Madonna !

Tiens, une idée comme ça.
En passant.
Allez-y, confiez moi un secret !
Un vrai de vrai.
Du lourd.
Du gros qui empêche de dormir.
On est encore en août, personne n’entendra.
Allez-y, j’écoute.
On verra bien si je suis capable de tenir ma langue.
Au pire, si je parlais, je déguiserais les lieux, les noms, les dates et les faits.
                 Au pire !
                                Au pire !

* Bien sûr, la confidence était d’une autre importance, mais je ne pouvais dévoiler l’authentique trahison, vous aviez compris.

Comments

[Tiphaine]

Je déteste les secrets, je voudrais n'en avoir aucun. Et pourtant...

[papistache]

Oh ! Tilleul, vous auriez téléphoné à Miss-Ter, elle vous aurait fait un résumé.
Je suis ravi que vos vacances vous aient plu.

[tilleul]

Une heure! Voilà le temps qu'il m'a fallu pour lire avec beaucoup de plaisir, vos billets et les commentaires d'une semaine... Heureuse de vous retrouver! Là où j'étais, il n'y avait pas de PC, pas de télé ni de radio... la nature à elle seule suffisait pour me détendre. Où suis-je donc allée? C'est un secret...

[papistache]

MAP, je ne sais pas si les acariens ont des ailes.

Vous Miss-Ter, vous pourriez écrire sans les voyelles, cela donnerait sûrement un billet charmant.

Joye, je ne réponds pas par une vidéo. Je ne sais pas faire.

Bonsoir, alors Logarithm !

Surtout, Kloelle, si vous le confiez à Walrus.

Grandeur nature l’acarien, Sandrine ?

Ok ! Madamedekeravel, on vous croit sur parole.

Bien vu Brigou, peut-être la clé. Ne pas se confier soi-même.

Un bon moyen, Claire, pour savoir si l’aimé est allergique. Risqué mais efficace, certainement.

Tout dépend, Caro, de la nature des secrets que vous voudriez confier au vent.

Oui, mais, Walrus, vos collègues ne pouvaient pas se faire prendre deux fois de suite. En fait, ils vous avaient choisi comme organe officiel de désinformation au sein de l’entreprise. Une sorte d’agent secret de l’intérieur. Alors, ces coups de soleil !

[Walrus]

C'est bizarre, quand on me confie quelque chose sous le sceau du secret, c'est généralement pour en hâter la diffusion. Au boulot, quand je leur disais "je serai muet comme une tombe", y en a qui murmuraient "ouais, une tombe ventriloque".
Je ne dois pas avoir votre grande rigueur morale...
C'est pas un secret, ça ?