A comme allumettes

C’est la fête au village. Une grande fille maigre virevolte sur la piste dressée Place de la Mairie. Un peu pour allumer les garçons, un peu à cause du froid, un peu pour elle aussi.

La fille aux jambes en bois d’allumettes danse pour se réchauffer. Mais, à frotter ses semelles au parquet rugueux, elle s’enflamme, la fille aux pieds soufrés.

Elle a le feu aux pattes, la fille. On aurait juré plus haut, disent les garçons qui souffrent pour elle et un peu pour eux.

Ce n’était pas le bal des pompiers, elle s’est consumée là, Place de la Mairie, la fille aux guibolles comme des allumettes.

On a dit plus tard qu’elle était Suédoise, mais c’était plus manière de causer qu’autre chose.

Comments

[papistache]

Je me souviens, Walrus, de vos contes revisités. 2008, ça ne rajeunit personne.

[Walrus]

Des propos incendiaires, maintenant ? Vous aussi revisitez Andersen... ?

http://presquentrenous.canalblog.com/archives/2008/11/13/11344908.html

[MAPNANCY]

Pour sûr elle devait danser le Flamenco !!!

[sandrine]

Voilà pourquoi, moi qui n'est jamais voulu attirer les hommes, j'ai arrêté de danser aux fêtes, le jour où j'ai compris cette curieuse et légitime façon d’interpréter la danse. Je ne dansais que pour moi, mais ça n'était pas crédible, tant ça me faisait du bien, tant mon plaisir n'était pas feint. Aborder la vie sans faire ni envie ni pitié, c'est difficile !! Se faire plaisir et faire plaisir sans faire de mal à son voisin, plus difficile encore !!



Comme j'aimais danser... Comme ça me réchauffait le cœur et l'âme !!