Concert de printemps
Des conditions météorologiques brutales et exceptionnelles, en ce 14 avril 2013, ont conduit l’orchestre qui devait se produire salle Jacques S*** à reporter son concert de printemps.
Outre que les fauteuils risquaient de se trouver désertés, les interprètes, des deux sexes, n’ont pas résisté, à la descente de leur bus, à l’envie de se rouler dans la prairie qui descend doucement du pied du château jusqu’à la paresseuse rivière et, de roulades en roucoulades, la baguette dressée du chef d’orchestre n’a pas réussi à rendre à la raison ces jeunes corps souples qu’une même fièvre printanière gouvernait.
Imitant ses musiciens, le chef jeta son frac aux orties naissantes et nu, comme les autres, dressant non plus sa baguette mais cet instrument que la sève d’avril gonfle et fortifie, dévala la pente en agitant les bras. Derrière lui, l’herbe verte parsemée de jaune des pissenlits et renoncules se referma.
Ce qui advint ensuite au bord du cours d’eau échappe à ma narration, des conditions météorologiques brutales et exceptionnelles, en ce 14 avril 2013, m’ont conduit à préférer la chaleur de l’air à la fraîche obscurité de la salle Jacques S***.
Ce sont les cris et les rires, de cette jeunesse débarquée, portés par le vent du sud qui m’ont informé de l’épisode qu’un merle bavard, tard ce soir, a confirmé alors que je repliais la toile du vieux parasol.