De plus en plus souvent, le Papistache commence des phrases qu'il ne termine pas... vous pensez que c'est grave docteur ?
Chaque matin que Dieu fait, je me — permettez que j’ouvre une parenthèse ( «Chaque matin que Dieu fait...» ? Est-ce à croire que ce n’est pas lui qui les fait tous ? Qui d’autre que lui présiderait aux jours ? Lui arriverait-il de déléguer, pire... de sous-traiter ? Ou serait-il en concurrence ? Il aurait répondu à un appel d’offres, aurait emporté le marché et ferait travailler de la main d’œuvre polonaise ou bulgare ? Il y aurait des matins bulgares ? Au concombre ?
«Chaque matin que Dieu fait...» Ou il ne les ferait pas tous ? Il en déferait certains ? Des matins ni faits ni à faire ? Ça expliquerait des choses. Des matins bâclés, à l’envers, tricotés à la diable, faits à la va-comme-j’te-pousse, bruts de décoffrage, morts-nés, ratés, trop cuits. Trop cuits ? Mon boulanger se lève en pleine nuit et, chaque matin, il aligne ses viennoiseries et pains divers, identiques à ceux de la veille, inlassablement. Et coïncidence ou pas, allez savoir, avec les facéties du destin, mon boulanger se nomme Dieu. C’est un patronyme assez répandu par ici. Je suis allé au collège avec un fils Dieu, en cinquième. Ça fait un bail, déjà. Jean-Louis Dieu, notre artisan boulanger. Et c’est sa femme qui rend la monnaie. Merci Madame Dieu, ça sera tout. Au revoir, Madame Dieu, mes amitiés à votre mari. Allez, je ferme la parenthèse.)