Salon de lecture
Télérama arrive toutes les semaines — en général le mardi — dans la boite aux lettres. Je soupçonne la factrice de l’y déposer avec le courrier du jour.
De là, il part s’installer au salon de lecture, d’où il chasse — d’eau ! ! ! — son prédécesseur. C’est un rituel instauré voici bien vingt-cinq années. Il fut un temps où le magazine squattait la pièce où veillait le téléviseur. Comme dorénavant l’objet sommeille pour de bon, nous aurions pu résilier notre abonnement, mais, comme beaucoup d’autres, nous y sommes tant attachés (au magazine) que sa lecture pallie le manque de disponibilité des abonnés du lieu —d'aisance ?—.
De passage au salon de lecture, je repère un article. Jean-Louis Trintignant en pleine répétition de sa lecture du Journal de Jules Renard reçoit une équipe de journalistes. Pour cette émission, je renouerai avec le bain de lumière bleutée. Macache, il me faut bannir le futur et recommencer au conditionnel. Je renouerais volontiers avec le plaisir de suivre un entretien télévisé si ce documentaire ne passait pas sur une chaîne que l’obsolescence de mon matériel ne me permet pas de recevoir. France 5 à 20 h 35 !
Ceci me ramène à une réflexion capturée au gré d’une conversation, ce dimanche.
— Ici, il n’y a que six chaînes !Six chaînes, c’est pourtant mieux que cirrhose.
QUE ? Que six chaînes ? Je comprends la difficulté de certains à quitter le petit écran, moi, j’ai dû batailler un certain temps pour en briser six, alors cent-trente ! ! !
Je m’en vais installer le Journal de Jules Renard au salon — c'est la porte de gauche, au pied de l'escalier — et relire quelques pages, séance tenante. Jean-Louis Trintignant n’en saura rien, si personne ne cafte !