Et si je me contentais d'un petit commentaire ce soir ?
Une fois n’étant pas coutume, encore que je ne voie pas pourquoi nous devrions craindre l’habitude — nos jours en sont cousus — je vais répondre à un commentaire qui n’a pas été déposé sur mon blog mais sur un autre. Tout est dans tout et réciproquement, cette sévère maxime rendra à César ce qui appartient à Pompée.
Val — oui, si elle n’est pas omnisciente, elle est omniprésente ; vous êtes ici dans l’annexe de son atelier d’écriture ; ne signe-t-elle pas des commentaires chez ses amies en usant de mon pseudonyme ? si ! — choisit une métaphore — j’ai trouvé ce mot au coin de mon bureau, je le place ici, il fera classe et donnera bon genre à mon billet — pour évoquer son complexe d’infériorité que, comme pour nombre de complexes que chacun nous trainons, elle est, avec son psy, seule à percevoir.
"Ce sont mes « maîtres », je rêve de pouvoir un jour, écrire aussi bien qu’eux … "
Ah, ah, ah, mais je connais ça moi aussi. Moi, ça me fait comme si je courais sur un stade, et que je voyais au loin le dos de certains, que j'essaie toujours de rattraper. Mais jamais je n'ai songé à cacher leur paire de tennis avant la course, ils sont mes équipiers :D .
Je vais lui dire — restez ! — plusieurs choses :
a) Qu’elle n’essaie pas de comparer ses écrits avec les miens au même âge, je n’écrivais pas !
b) Que son image du stade me plait ; un stade est ovoïde (j’aime bien ovoïde, c’est un mot n’œuf dans mes papistacheries) si, réellement, je courais plus vite qu’elle, je ne devrais pas tarder à arriver à sa hauteur et promis je marcherai sur ses talons.
c) Que je suis ravi — j’ai failli laisser le “e” que j’avais mis à ravi ; si elle signe pour moi, voilà que vieux singe je me crois guenon — de la voir faire un peu de sport ; s’occuper de son corps, quand on est mère de famille et blogueuse doit être un souci majeur.
d) Qu’un “maître” qui court encore à son âge ne doit pas être si compétent que cela, depuis le temps, il devrait déjà avoir trouvé ce après quoi il cavale.
d’) qu’à Val (c’est pour la rime !)
e) Que si elle voit mon dos, c’est que je ne suis finalement pas si loin que cela d’elle, sinon elle ne me verrait pas du tout.
f) Que je n’écris pas de billet ce soir — excepté un commentaire de commentaire — afin qu’elle parvienne à ma hauteur et, tiens pendant que j’y suis, si je la regardais faire un tour de piste sans moi, histoire de reprendre mon souffle en laissant croire que, magnanime, je lui laisse prendre de l’avance alors, qu’en réalité, je sens mes forces décliner.
g) Qu’équipier, comme elle me baptise, me suggère que nous sommes peut-être engagés dans une course de relais et qu’il est probablement venu le temps de passer le témoin.
h) Que mes lecteurs ne seront pas embarrassés de lire ici ce long bavardage. Tous n’applaudissent-ils pas au passage de Val sur ce stade ou sur un autre ?
i) Que Tilleul qui a généré ce verbeux verbiage, car, en fait, c’est chez elle que j’ai lu ce commentaire à son billet — c’est confus, je sais, passez au j — ne jalouse pas Val ; Tilleul est retraitée, sa vie commence, regardons la s’échauffer sur la pelouse, c’est de son âge, elle affute ses pointes.
j) Allez en i.