Poursuivre
Logiquement, devaient couler, ce matin, miel, ambroisie, nectar et félicité.
Mais les papillons naissent avec des ailes, alors l’occasion m’arrache à mes résolutions.
C’est que Teb me demande si compliment et flatterie ne sont pas chien et chat.
Flatterie : louange excessive, fausse, que l’on adresse à quelqu’un par complaisance, par calcul.
Certes, certes ! Deux fois certes ! Quatorze ?
Flatter : flagorner, encenser, déguiser la vérité pour séduire.
Certes, certes, certes ! En voilà des certes ! Et d’autres mûres !
Mais également : faire concevoir de la fierté ou de l’orgueil, être agréable à quelqu’un.
Alors, alors, alors ? Trois fois alors !
Et celle-ci : faire paraître plus beau que la réalité !
Mais si, mais si, mais si ! Jésus !
Avantager, embellir, idéaliser.
Idéaliser !
Et la dernière : traiter avec douceur ! Flatter un auteur : chercher à l’apaiser, à l’adoucir.
Le dictionnaire nous révèle toujours un océan quand on croit tout savoir de la flaque qui nous éclabousse.
Si j’écris que, ce samedi, j’ai reçu plus que ma part de flatteries, je ne crois pas un instant que qui que ce soit ait procédé par calcul. Qu’attendre de moi ? Le ruban rouge de la Légion d’honneur ? Les violettes Palmes académiques ?
Je ne disperse pas les trésors que je ne possède pas.
J’ai été flatté en ce sens que la douceur des commentaires des lecteurs a oint mon orgueil d’un suave film qui fait s’échapper mon stylo hors de ma main et, comme tous, pour écrire, j’ai besoin d’assurer ma prise sur l’oblong engin.
Pas chien, ni chat !
Frère, le compliment et sœur la flatterie.
Flatter l’encolure du cheval du plat de la main, c’est amour !
Donc : RECOMMENCER.
Recommencer pour renaître. Renaître neuf !
Remettre en jeu le gain de la veille.
Remiser les lauriers et concourir anonyme.
Oui, la journée fut douce, mes pas n’imprimaient pas la poussière du chemin.
Demain !
Demain !