G U E U L E D ' A C R O N Y M E
Retour en arrière.
Ouh ! Ça commence fort !
Disons :
Prenons un temps pour revenir sur un point qui m’a chagriné voici quelques jours.
Sur un bloc-notes, un commentaire.
Où il est question d’une pal sur un oreiller.
Je cherche à m’informer.
Une jeune personne, les écailles fraîches et les ouïes rose tendre, jette négligemment : pile à lire, et replonge au fond de la Mer du Nord.
Le Papistache, content, — c’est devenu une habitude, chez lui — repart avec son paquet sous le bras.
Que des internautes aient encore besoin d‘une veilleuse pour s’endormir, le soir, ne le surprend plus. Il découvre, depuis qu’il s’est connecté au monde saugrenu de la Toile, tant de bizarreries que celle-ci, au demeurant fortement régressive, ne le heurte pas.
Va pour une pile à lire.
Encore qu’il eût préféré une ppl.
Toujours cette éducation dont il ne se défait pas.
Une pile pour lire.
Si vous devinez la fin du billet, sortez et ne découragez pas les autres !
De passage à Nantes, chez Rosette, je ressors le propos. Comme une vieille insatisfaction traînait encore entre deux engrenages grippés.
— "Rosette, ma fille, saurais-tu me dire ce qu’est une pal ?
— Oh ! J’imagine — elle n’a pas dit : “je sais“, elle a dit : “j’imagine !”— que c’est un acronyme vaguement pompé de ce qui ne se fait pas de plus élégant en anglo-saxonie. Tiens regarde autour de toi, tu en verras là et là et là."
Nous n’étions pas dans sa chambre à coucher ! ! !
Et je ne voyais rien !
Soudain, accrochée à un rayonnage de sa bibliothèque,
je repère une petite lampe rigolote fixée par une pince
et montée sur un bras articulé.
— "Comme celle-ci ?"
Yeux ronds de Rosette !
— "Je ne te parle pas d’électricité. Je te parle de piles de livres qui s’entassent sans qu’on trouve le temps de les lire. Pile à lire ! Pal !"
Yeux ronds du père !
Pal ! Pile injonctive ! Non !
En matière littéraire, le concept “à” m’est étranger. Pile à lire ! Qui donc me dicterait sa loi. Je fais ce que je veux ! Je lis, j’écris, je dessine ou je repeins la cuisine -oui, oui, j’arrive ! — quand je veux !
Pmgqstldtpdamoctc !*
* Voyons si vous sauriez toujours manier la souris !
Pile, mon grand, que si tu le désires, tu pioches dedans au moment où cela te chante.
J’ajouterais également : Et que si tu préfères allez noircir tes ongles au jardinet ne te gêne pas, de toute façon tu mourras avant d’avoir lu le milliardième de qui s’édite en une année de par le monde et que c’est pas Flaubert qui viendra semer les graines de pourpier dont tu égayeras tes salades printanières, ni Fred Vargas d’ailleurs !
Mais il est temps de vous laisser, j’ai une cap* qui m’attend.
* Cuisine à peindre
Oui, je sais, ça n’avance pas vite. C’est que vous sous-estimez mes opah(s) !