De la porosité (j'ai bien écrit "porosité" et non "morosité"... quoique l'une entraînerait volontiers l'autre)
Ce matin, j’ouvrais les volets de la cuisine — nul n’ignore plus que les fenêtres de notre maison s’ornent de contrevents de bois peint de bleu mistral —, je les ouvrais, d’une part, parce qu’ils étaient fermés, et, d’autre part, parce que Épouse--A-Sa-Toilette, précisément, y était.
Il pleuvait — comme chez vous ? normal, ne sommes-nous pas voisins ?
Afin d’empêcher les vantaux de battre au vent, je tends le bras, penche le buste, étire la jambe et actionne, tout en extension, donc, le valet de fermeture des volets et là...
Et là...
Et là... Décrochée de la gouttière, cinq mètres plus haut, une goutte de pluie, grosse, large — et froide — s’écrase dans mon dos, traverse la maille de mon gilet et la fine cotonnade de ma chemise à boutons carrés — lesquels sont d’une complexité incroyable à extraire de la boutonnière alors qu'ils s’y glissent avec facilité — et — c’est là l’étrange —, au lieu de ruisseler le long de ma colonne vertébrale, la goutte traverse mon torse et vient me couler sur l’estomac !
Oui !
Traverse ma poitrine grêle et me dégouline sur le ventre.
Étonnant, non ?
Je me tâte,
cherche une plaie,
un orifice,
une ravine.
Rien.
Ce que c’est que l’âge... je ne suis même plus imperméable !