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Papistacheries
13 juillet 2010

Où l'auteur semble avoir épuisé son sujet du moment

Ni Mowgli, ni Perceval... ni l'un, ni l'autre...
Ou plutôt, et l'un et l'autre seront absents de ce billet.
Le lecteur, je le devine, en a soupé des bambins...

Quoi ?
Comment ?
On aurait sucé de mes petits-enfants et la moelle et le jus ?
Est-ce donc cela cette sensation de manque qui me fit sortir du lit le front en sueur et le dos glacé ?

— Rosette dis-moi ? Tes enfants sont-ils toujours pendus à ton sein ou leurs os garnissent-ils le buffet de quelqu'un à qui, naïvement, peignant autant de scènes ingénues et charmantes, je faisais sourdre la salive aux commissures des lèvres ?
— Chut, Papa, ils se sont endormis tard, ne va pas les réveiller en tambourinant au combiné avant 11 h 00. Il n'est pas né celui qui m'ôtera mes enfants pour les mettre au bouillon, ils ne sont pas pendus à mon sein mais boulonnés, rivetés, soudés, cloués, chevillés, ligotés, ancrés, enchainés, liés... rendors-toi ! je vais te dire un poème qui devrait te rendre le sommeil, c'est bien à mon tour de bercer tes insomnies.


Le prince Ogrouski

Un brave ogre des bois, natif de Moscovie,
Était fort amoureux d'une fée, et l'envie
Qu'il avait d'épouser cette dame s'accrut
Au point de rendre fou ce pauvre cœur tout brut ;
L'Ogre un beau jour d'hiver peigne sa peau velue,
Se présente au palais de la fée, et salue,
Et s'annonce à l'huissier comme prince Ogrousky.
La fée avait un fils, on ne sait pas de qui.
Elle était ce jour-là sortie, et quant au mioche,
Bel enfant blond nourri de crème et de brioche,
Don fait par quelque Ulysse à cette Calypso,
Il était sous le porche et jouait au cerceau.
On laissa l'ogre et lui tout seuls dans l'antichambre.
Comment passer le temps quand il neige en décembre,
Et quand on n'a personne avec qui dire un mot ?
L'ogre se mit alors à croquer le marmot.
C'est très simple. Pourtant c'est aller un peu vite,
Même lorsqu'on est ogre et qu'on est moscovite,
Que de gober ainsi les mioches du prochain.
Le bâillement d'un ogre est frère de la faim.
Quand la dame rentra, plus d'enfant. On s'informe.
La fée avise l'ogre avec sa bouche énorme.
As-tu-vu, cria-t-elle, un bel enfant que j'ai ?
Le bon ogre naïf lui dit : Je l'ai mangé.
Or, c'était maladroit . Vous qui cherchez à plaire,
Jugez ce que devint l'ogre devant la mère
Furieuse qu'il eût soupé de son dauphin.
Que l'exemple vous serve ; aimez, mais soyez fin ;
Adorez votre belle, et soyez plein d'astuce ;
N'allez pas lui manger, comme cet ogre russe,
Son enfant, ou marcher sur la patte à son chien.

Victor Hugo


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Commentaires
P
Sandrine ne pensez-vous pas qu'on puisse à tout âge essayer de se débarrasser d'un peu de la terre qui colle à nos semelles. L'homme est-il né pour mourir sans avoir au moins essayé de s'arracher à sa destinée ?
S
Oh, ben, je l'aime pas bien l'idée qu'il faut être fin pour conquérir sa belle... Non pour ce faire rien de tel que d'être naturel, ainsi on sait ou l'on va et avec qui l'on y va. pour moi, séduire à toujours été mentir, son fils ainsi croqué, la fée à su qui était ce prétendant, qui si en plus avait su mentir aurait pu en jouir.
P
MAP, Rosette vient lire chaque jour, on verra si elle a appris votre poème pour la prochaine nuit passée sous le même toit.<br /> <br /> Caro_carito et Virgibri, le café aussi passe en silence et c'est tellement bon !
V
Chut, je ne suis pas là non plus !
C
Il est bien pataud cet ogre ! Mais les vers sont amusant. J'ai toujours eu plus peur des ogresses depuis la belle au bois dormant de perrault.<br /> <br /> Oui papistache, je passe mais en silence.
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