Mowgli et Perceval au cirque (4)
Fin de l’entracte, Grand-père propose à Mowgli de lui acheter un des jouets que l’homme en livrée rouge persiste à exposer sous le nez des enfants.
— Veux-tu, bel enfant blond, ce petit manège lumineux ?
— Je voudrais bien un drapeau, comme le petit garçon.
( Sous-entendu, comme celui que le petit garçon qui se tenait devant nous, au rang inférieur, n’a cessé d’agiter pendant la première partie du spectacle.)
— Es-tu sûr de ne pas vouloir le petit manège ?
— J'aimerais mieux un drapeau, Grand-Père !
Est-ce l’effet du drapeau, de la pause désaltérante, de la poursuite du loup par Cocotte, de la maturité venant, Mowgli se montre plus réceptif au programme qu’en début de séance. Emporté par l’ambiance, il se surprend à applaudir à l’unisson.
Les clowns le font rire, les trapézistes l’impressionnent, les éléphants le questionnent mais, en digne admirateur de l’industrie et de la mécanique réunies, il s’enthousiasme pour les motos pétaradantes et virevoltantes encloses dans une boule d’acier grillagé.
Il agite son drapeau à la hampe lumineuse pour saluer la parade finale.
La boite à souvenirs engrange quelques images sonores, visuelles, olfactives, salées. Voilà, c’est terminé ; la cuisine opèrera et l’alchimie s’accomplira entre les multiples méandres des menues méninges. Que restera-t-il de ce moment ? C’est lui, Mowgli, qui l’écrira ou pas dans quelques années. Pour Perceval, c’est assez simple, il aura bien dormi et démontré, s’il le fallait encore, que c’est abuser de précautions que chuchoter au pied du berceau d’un tout petit.
à suivre (mais vous avez le temps de vous faire brasser une bière car il faudra attendre que Mowgli apprenne à écrire)...