Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Papistacheries
8 février 2009

Annexe à la lectorale du dimanche, d'ailleurs on est encore dimanche, non ?

Oh ! Surprise.  Mamoune et moi nous promenions dans la campagne quand, allez savoir pourquoi, je colle mon oreille à un poteau en bois. Vous savez, ces pieux, fichés en terre, qui soutiennent les fils du téléphone. Et devinez ce que j'entends !
Peut-être allez-vous trouver le son un peu faible. Dites, j'avais l'oreille collée au poteau !

Mon plus beau cadeau de mariage Mon plus beau cadeau de mariage, c’est moi qui l’ai offert. Mon plus précieux cadeau de mariage, je l’ai offert moi-même à quelqu’un. Mon plus important cadeau de mariage, je me le suis offert à moi-même… Elle en avait parlé toute la semaine. Alternance de propos réjouis et de touches amères. Elle en avait parlé à qui voulait l’entendre durant toute la semaine. Bonheur de parler du mariage en instance, mais chagrin de ne pas pouvoir y assister. Impossible de venir voir la mariée. Raisons multiples. Santé fragile, jambes qui ne la portent plus depuis longtemps, enfants plutôt opposés au fou projet, soignants pas vraiment chauds non plus… Cumul des facteurs d’impossibilité. Serait-elle seulement venue, sans toutes ces difficultés ? Elle n’est plus ressortie depuis plusieurs années, sauf pour des examens médicaux, sous escorte ambulancière et en fauteuil roulant. Elle en avait parlé toute la semaine. Elle espérait des photos et des dragées. Un coup de fil, peut-être ? Une visite dans la semaine d’après ? Elle avait dit la joie, mais aussi la peine de ne pas pouvoir voir la mariée. Une idée folle, comme ça… Une ouverture, une possibilité. Rien est impossible, finalement. Elle ne pouvait venir à moi, alors… Entre les photos et le repas, deux voitures ont quitté le cortège. Détour de dix kilomètres. Là bas, une aide soignante servait le repas aux moins valides. Les autres, ceux qui mangent seuls, attendaient à leurs tables qu’on les serve. L’aide soignante a levé la tête et a cru rêver. A dix huit heures précises, heure du repas, une mariée et son escorte franchissaient la porte d’entrée de la maison de retraite. Elle a appelé ses collègues. Elles savaient toutes qui était la mariée. Elle en avait parlé toute la semaine, de la mariée. Les mariés, leurs enfants, et un petit comité qui ne voulait pas manquer ça attendaient tous dans le hall. Une dame en blouse blanche a attrapé le fauteuil, bien garé devant une assiette creuse. Une autre lui a caché les yeux de ses mains. « Fermez les yeux, Madame C…., ne trichez pas ! Vous mangerez votre soupe plus tard. On vous emmène quelque part ». Elle n’y a même pas songé ! Elle a même un peu flippé. Jamais ici on l’arrache ainsi à son dîner ! Elles ont arrêté le fauteuil juste devant moi. « Vous pouvez ouvrir les yeux, Madame C… » ET là… J’avoue que, pendant les premières secondes j’ai bien failli regretter. J’ai eu peur qu’elle fasse un malaise, c’était moins une. Mais finalement, ça a été. Evidement, l’émotion l’a empêché de parler. C’est pas grave, on avait tous compris ce qu’elle aurait aimé nous dire… Depuis combien d’années je ne l’avais pas vu pleurer de joie ? L’avais-je déjà vu pleurer de joie ? Ah ! Val ! C’est malin! Le jour de ton mariage, tu as bien failli arrêter le pauvre cœur de ta grand-mère âgée. Ça ne t’a pas suffit !! Ta cousine, à tes cotés, était en larmes. Quelques pensionnaires valides et curieux avaient les yeux embués. Ceux des aides soignantes de garde n’étaient pas bien mieux. Même Manu… Je lui ai fait un gros câlin en lui disant de ne pas pleurer. Elle a bégayé un peu entre deux moments d’une un peu trop intense émotion pour son cœur fatigué. On a compris qu’elle était contente, qu’on était beaux, qu’elle ne s’y attendait pas, et que… et que… Deux voitures sont sorties du cortège, dont celle des mariés. La fête a commencé sans eux, quelle importance ! Pour eux tous, les invités, la terre ne s’est pour autant pas arrêtée de tourner. Mais pour une, ces trente minutes ont tout changé. Tout cela est dans la boite. Filmé. Heureusement que ma cousine aux larmes façons chutes du Niagara avait emmené avec elle son époux pour tenir la camera sans trembler. J’aurais donné ma robe, mon alliance, ma pièce montée, pour qu’elle puisse me voir en mariée. C’est simplement une petite heure d’évasion que ça m’a coûté. Et j’arrête là d’en parler parce que je vais encore en pleurer…. Posté par valecrit à 01:51 - Caroline Ingalls - Commentaires [36] - Rétroliens [0] - Permalien [#]

Publicité
Publicité
Commentaires
P
Merci Adi pour Valérie, pour moi, pour tous !
A
Ben je suis toute boulversifiée...
P
"sans lire à voix haute" Maminette... bien sûr que vous savez lire et écrire...
M
Papistache, faut pas me mentir, je ne suis pas née de la dernière pluie, je sais lire même si je n'écris pas.
M
C'est surtout à Valérie que je dois tout ça, moi j'ai rien fait!
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Albums Photos
Papistacheries
Newsletter
Publicité