Le cri de la Krevette
Je suis un peu surpris, encore que pas trop, par le nombre de visites et de commentaires sur mon faux blog de samedi.
Vous ne vous y êtes pas trompé(e)s. Cette Krevette et son complexe du homard ont bel et bien donné naissance à ce vieux crabe dont vous suivez les non-aventures sur les Papistacheries.
Walrus a eu la belle idée de nous pondre un récit de science-fiction et de paradoxe temporel ; je n’ai eu qu’à me souvenir de mon adolescence pour tirer du vivier le petit crustacé que je vous ai servi en apéritif.
L’une de vous l’a bien dit : “Mais c’est le blog de Papistache à quinze ans !” Exact !
Exact, sauf l’orgueil du jeune homme. A quinze ans, je ne pensais pas à devenir célèbre, juste à survivre un jour de plus au précédent.
Je n’ai que retrouvé l’essence des textes que j’écrivais alors. Je me gorgeais de mots parce que, du fond de mon ignorance, je pressentais qu’ils deviendraient mes maîtres et mes compagnons.
Le jeune LaKrevette a recueilli, en une journée, plus de visites sur son espace rose et bleu que LePapistache n’en obtient, les grands jours, sur le sien.
“Il y a de ça !” a dit une autre visiteuse. Forcément, il y a de ça. A quinze ans, on se torture et les soupirs qu’on exhale sont faits de notre chair et de notre âme.
Je suis content pour lui, le petit LaKrevette — je mesurais déjà un bon mètre quatre-vingts à quinze ans —, qu’il ait trouvé, ne serait-ce qu’une journée, un public pour écouter son cri. Le cri de la crevette, il faut une bonne oreille pour l’entendre.
Cette consigne fut très réjouissante. C’est formidable de nous voir suivis dans le moindre de nos délires. Et si plutôt qu’une cour de récréation le défi du samedi était un lieu de thérapie ?
Je viens de terminer de me confectionner deux dés en bristol et je les jette en direct, sous vos yeux. Penchez-vous vers l’écran et comptez vous-mêmes. Vous jugerez, samedi prochain, si j’ai convenablement exécuté la contrainte.
Bon lundi !
Bonne semaine !