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Papistacheries
20 août 2008

Pas plus d'un quart d'heure de sieste après le déjeuner, pas plus

Ce soir, le sommeil me prend.
En quel état va-t-il me rendre ?
Et s’il oubliait de me rendre ? S’il me gardait ? Pour lui.

C’est que déjà, par le passé, le sommeil m’a pris.
Mais que m’apprit-il ?
Rien que je ne savais auparavant.

Je ne me suis jamais réveillé plus intelligent que la veille.
Plus frais, peut-être ?
Mais plus intelligent, non.

Résumons : Il me prend et me rend — un peu — de fraîcheur.
Mais ? S’il me la rend, quand la lui avais-je prêtée ?
Enfant ! Enfant, j’ai dû lui confier fraîcheur et naïveté.

Le prêt devait être d’importance. Serait-ce que le sommeil ait peur de ne pouvoir disposer du temps nécessaire pour me verser les intérêts du prêt avant l‘échéance qu‘il me ferme les paupières parfois même en milieu de l’après-midi ?

Je me faisais ces réflexions au sortir d’un assoupissement fortuit.
J’avais cru à la chaleur trop lourde d’un été orageux et c’était le grand maître du temps qui commençait à solder la monnaie de ma pièce !

Pourvu que j’aie beaucoup épargné en ma jeunesse. Il me semble que Maman se penchait au-dessus du berceau pour guetter le souffle de ma respiration, tant les sommeils de mes premières années lui paraissaient cousins de mon futur dernier.

Le sommeil me prend, pourvu que j’aie beaucoup épargné.

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Commentaires
T
Merci Papistache... si j'ouvre un jour un blog, vous m'avez inspiré pour le choix du nom..."tilleuleraies", ça me plaît :-))
P
Val, chez vous également il m'est arrivé de lire des billets qui m'ont parfois fait peur.<br /> <br /> Joye nous le connaissons également le marchand de sable. Une très célèbre émission TV pour enfants le mettait en scène dans les années 60.<br /> <br /> Si vous êtes rassurée MAP je devrais l'être.<br /> <br /> Sandrine vous avez de bien belles relations. les Parques également ? Oui, sans aucun doute !<br /> <br /> Tilleul vous devenez une spécialiste des Papistacheries. Il me tarde de devenir un spécialiste des Tilleuraies.<br /> <br /> Aude, c'est à vous de proposer un nouveau rébus. Lautréamont ou autre. Mais vérifier auparavant qu'une requête ne donne pas la solution trop tôt.<br /> <br /> Tilu vous invitez maintenant vos auteurs de chevet au mien, c'est inhabituel. Ça démoralise Sandrine. Ne vous inquiétez pas, mon sommeil est le même que celui de Mowgli.
S
Eh ben, ma Tilu et son Delerm viennent de m'achever !
T
Sommeils<br /> C'est la fin d'une fête familiale, ou d'une réunion d'amis. Il est tard, tout autour on continue de parler fort, de rire, d'entrechoquer des verres, il peut même y avoir de la musique, rien n'y fait. Il s'est endormi sur le coin du sofa, un bras étendu en arrière, la tête renversée. Il a deux ans, trois ans. Ce n'est plus un bébé, mais il n'a pas encore l'âge de raison: c'est ainsi qu'on appelle l'âge où le sommeil commence à faire peur.<br /> Abandonné, offert, il fait pitié, il fait envie: "Le pauvre ,il doit être mal!... C'est beau,quand même!..." Et souvent on ajoute: "Cette confiance..."<br /> Oui, cette confiance; dans la volupté féline de l'endormissement, on lit cette nuance morale, comme si elle tenait du consentement, comme si cette prise de risque virtuelle était délibérée.<br /> <br /> On s'est levé. On a cru qu'il s'était réveillé. On est allé ouvrir la porte de sa chambre. Mais non. Il a peut être parlé en rêvant. On va éteindre la lampe de chevet mais au moment d'appuyer sur l'interrupteur, on se ravise. On le regarde. Dormir? Est ce dormir, cette crispation douloureuse de tout l'être - le ronflement même ne semble s'élever que pour exprimer une souffrance insupportable, devant quelles images mêlées, quelles bizarreries à demi émergées de la conscience? Il a plud de qutre-vingts ans, il dort comme on s'enfouit: le lit est la tranchée de toutes ses angoisses.<br /> Celui qui risque tout s'expose à découvert.Celui qui n'a plus rien à espérer est tout givré de peur. Sommeil ouvert, sommeil fermé, la nuit dort à l'envers.<br /> Philippe Delerm
A
Vous auriez pu aussi choisir ces mots de Lautréamont pour vos rébus.<br /> <br /> Le sommeil est une récompense pour les uns, un supplice pour les autres. Pour tous, il est une sanction.
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