Où l'on apprend que la femelle du crapaud n'est pas la grenouille

Voici quelques années, — déjà ! — Grenouille et son époux Nelson nous avaient offert quelques plants arrachés à leur courette de l'époque  pour agrémenter notre jardinet, alors adolescent.

Une toute neuve maison de bois les héberge désormais et je les invite à venir choisir ce qui les tente.

Vous connaissez Grenouille ?

                    Si !
                    Vous avez des amis qui lui ressemblent.

Grenouille a peur de déranger.
Grenouille trouve que tout ce qu’on lui donne est trop beau, ou trop cher, ou trop... bref trop trop !
Grenouille n’aime pas déranger, n’aime pas s’imposer, n’aime pas téléphoner tard, n’aime pas venir sans prévenir.

                    Vous voyez que vous la connaissez.

Le terrain autour de leur maison vient juste d’être déminé, ou du moins le croit-on. Les cratères de bombes  abritent la semence des crapauds mâles — lesquels ne s’accouplent pas avec les grenouilles mais avec les “crapaudes” car  les messieurs grenouilles  n’aiment pas le nomadisme sexuel.
Euh, là, je m’aperçois que je m’égare car le pseudo que j’ai accordé à Grenouille risque de prêter à confusion. Si je savais où j’ai bien pu ranger ma gomme, sûr, j’effacerais tout cela vivement.

Nelson et son épouse sont passés prendre un thé. J’avais préparé un petit lot de végétaux bons à coloniser leur no man’s land.
— "Mais c’est trop ! Je m’attendais à repartir avec deux boutures !"

Grenouille ne connaît pas ce qui anime l’authentique jardinier.

L’authentique jardinier — c’est à cela qu’on le reconnaît — donnerait sa chemise s’il en portait une (eh ? cinq degrés dehors à 18 h 00 !)...

Je reprends.

L’authentique jardinier voit toujours grand afin de partager sa production. Sinon, pourquoi planterait-il quarante laitues qui seront à point toutes en même temps ? L’authentique jardinier disperse, ventile, c’est le tonton flingueur du potager, le jardinier. Ce n’est pas Michel Audiard qui me contredira.

Un seringa, une lavande, un cassissier, un groseillier, un lilas — blanc —, des arums, des iris gigots, des centaurées — en fait ce sont des bleuets mais certain jardinier (tiens un singulier) est plutôt pédant — des pavots, des hémérocalles, des iris de Florence, des campanules et pour bien charger le Nelson qui s’est proposé de porter les cagettes, une bouture de jasmin odorant.

Et bien, et je terminerai là-dessus, que croyez-vous qu’il arriva ?

Quand le fond de la première cagette a lâché, le Nelson a tout réceptionné sur ses mocassins.
Je vous dis, que leur maison, ils vont nous la baptiser “Verdun” !

Comments

[Papistache]

Eric, je ne suis pas spécialiste mais je crois que je placerai une ou deux planches (comme des passerelles) permettant aux crapaudes épuisées de rejoindre le bord. Laisser flotter sur la mare des îlots de repos ?
Je sais également que parfois on trouve trop de mâles pour une seule femelle et que ceux-ci s'agrippant à plusieurs à la femelle ne lui facilitent pas la tâche.
Bonne chance dans votre recherche.

[erillo]

bonjour, j'ai des crapaudes dans une marre, lorsqu'elles pondent leurs œufs, elles sont fatiguées de la ponte, elles se noient dans la marre. que pourrais je faire ?afin d'éviter cela. MERCI, je suis preneur de conseils, saluts à tous & toutes. éric

[Alaryse]

bah, moi aussi je les appelle des centaurés :( j'suis pas pédante (enfin, je ne pense pas ! Maintenant, j'ai un affreux doute !)
Sinon, c'est vrai que les Anc*lies S*uvages abritent nombre de plantes issues des jardins des Anciennes C*rrières et de la V*llée au l*up (désolée pour les ptites étoiles, mais je suis toujours aussi paranoïaque!)

[Val]

Moi, tout de même, à votre place, je changerais de cremerie. Enfin, de blanchisserie.
Enfin, j'dis ça, c'est pour vous...

[Janeczka]

HAHAHA!!! 'viens petit et crie'!!!!!
Vous n'auriez pas trop regarde 'Cest Arrive Pres de Chez Vous'?