12 septembre 2010
Philosophie chlorophyllienne
Il est gentil le jardinet, il ne veut pas croire à l’arrivée de l’automne :
- les rosiers sont de nouveau couverts de fleurs ;
- les fraisiers ? eh bien, hier soir, sur la table du dîner, pour le dessert, d’où croyez-vous qu’ils venaient les fruits rouges ? du Chili ? non, ici, trouver des fraises en septembre ce n’est pas le Pérou ;
- les framboises ? aussi ;
- la haie de charmes et de charme taillée et retaillée lance inlassablement ses ramilles au-dessus de la ligne d’horizon qu’imposent les lames de la cisaille ;
- les tomates fleurissent ! oui, elles fleurissent comme si novembre verrait mûrir les grappes ! les braves petites, elles ont la foi de la petite chèvre de Monsieur Seguin devant le loup ;
- les graines des nigelles sortent de terre leurs deux feuilles élancées ;
- le persil, le cerfeuil colonisent le moindre espace laissé nu par l’été sec depuis qu’il est tombé trois gouttes ;
il est gentil le jardinet :
- la pelouse réclame sa coupe comme une adolescente prairie ;
- les papillons n’en finissent pas de butiner la touffe des lavandes ;
- continûment les anthémis usinent de nouveaux bourgeons ;
- la verveine, taillée court pour mettre à sécher la provision des infusions futures, fait semblant d’ignorer qu’en dépit de tous les soins dont je vais l’entourer elle ne renaitra pas en avril...
Quelques végétaux pessimistes ou dépressifs jettent bien une note d’abandon, ce n’est qu’un petit coup de mou, même le tant printanier végélia nous offre trois corolles vieux rose.
Je l’aime tant notre jardinet, c’est lui mon maître à penser, il ne baisse jamais les bras.
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