Liens du mariage

Le 22 mars 2007, le tout jeune Papistache  (il n'avait pas trois mois) entrait dans le monde de Coumarine et lui proposait le texte suivant :

Liens du mariage (Papistache)

- Il faut que je vous dise... j'ai menti. Je n’étais pas au Festival des jardins. Je vous ai épiée, Blanche, tapi derrière l’osmonde royale. Vous avez quitté votre robe, l’avez suspendue aux branches et vous avez plongé. Quand vous n’avez pas reparu après deux minutes, mes soupçons se sont confirmés.
Trente-cinq minutes sous l’eau. Je n’étais pas inquiet. Mon cœur battait, comme toujours : quarante-cinq pulsations à la minute. Mille cinq cent soixante-quinze pulsations. Vous êtes sortie de l’eau et votre corps n’était pas mouillé. Les dernières écailles qui couvraient votre ventre et vos cuisses se sont lentement résorbées sous l’effet du soleil déclinant.
- Vous aviez promis de ne jamais me suivre, Roger.
- Je vous avais précédée, Blanche.
- Comment avez-vous su ?
- Vos cheveux ! Au retour de vos promenades, leur éclat métallique. Surtout... cette lentille d’eau, collée derrière votre oreille, hier soir. Blanche ! je vous ai ravi un secret.
Acceptez ma confession ! Quand vous me croyez absorbé par l’écriture, la nuit, je...
- Chut ! Pourquoi croyez-vous, Roger, que vous ne trouviez jamais la fenêtre fermée à votre retour ?
- Depuis quand ?
- Nous étions jeunes mariés encore. Votre affliction, Roger, devant les cages, fussent-elles vides. Ces plumes inexplicables, le matin, sur votre oreiller. Votre empressement à les faire disparaître. Votre barbe...
- Ma barbe ?
- Votre barbe, si douce au matin. Du duvet à votre âge...
- Laissez-moi vous dire...
- Roger ! Votre vérité est-elle plus belle que la chimère que j’ai enfantée au long de ces années passées à vos côtés ?
- Blanche ?
- Roger...  Ne changez pas !

Il s'agissait de s'appuyer sur une photographie, de démarrer tous sur la même phrase et chacun y allait de son univers.
J'ai gouté mes participations à ces jeux d'écriture comme autant de gourmandises à savourer.

Comments

[Papistache]

Donc, Robert n'avait pas rêvé, Walrus, un bon-point à chacun.

Nous ne nous étions pas encore rencontrés Tilu. Voilà, qui est réparé.

Fabeli, à la relire, je trouve que cette histoire ressemble assez à notre couple, à Mamoun e et moi.

J'étais déjà vieux, Valérie, je ne crois pas avoir tant changé.

Posté par Valérie, jeudi 12 février 2009 à 09:19

Tilleul, Mamoune aura porté tant de noms que j'en oublie beaucoup.

Merci, Joye !

Pour une première fois, j'étais entré dans les paroles plurielles avec précaution, MAP.

Pas sûr, Maminette, ce texte-là contient l'essence de notre relation. Comment faire mieux ?

C'était hier Kloelle, hier. Et les Paroles Plurielles étant restées ouvertes, voyez c'est encore aujourd'hui.

Valérie, il y aurait des heures de lectorales à faire.

[Valérie]

Kloelle, ton lien ne fonctionne pas, mais j'ai cherché, et ça m'a permis d'en relire plusieurs.

Rha... Kloelle... un moment de plaisir.

[kloelle]

Je me souviens de ce texte...J'ai relu avec nostalgie mon commentaire.
Je suis également allée lire le texte que j'avais écrit sur le même thème...Tout ça me semble déjà si loin.
http://www.canalblog.com/cf/fe/tb/?bid=82199&pid=4336683

[Maminette]

Pourrez-vous faire encore mieux pour la ST Valentin?

[MAP]

Que voilà une belle découverte, toute en tendresse ! Un monde de douceur et de rêve !