Oh ! Encore une minute...
A la première température négative, cette magie s'éteindra.
Alors, le soir— parce que le matin, la nuit s'étire au jardinet— nous profitons de la dernière heure de lumière pour nous poster sous les branches volubiles et nous oublions qu'il faut encore rentrer et nous assoir au bureau plus qu'une paire d'heures.
Déjà les brouillards matinaux ont eu raison du feuillage si fragile, ne restent que ces grappes qui nous interrogent silencieusement : "Fera-t-il beau demain ?"
Nous singeons l'optimisme, mais les fleurs sont habituées à deviner les pensées des jardiniers alors elles se haussent un peu, se disant que peut-être en tendant leur cou elles échapperont une nuit de plus à la morsure du gel et aux effusions mortelles des brumes en maraude.
Le ciel est clair ce soir, les étoiles scintillent, la photographie date de mercredi... en ferons-nous une autre samedi ?