On ne prête qu'aux riches
Aux environs de 00 h 25, Tiphaine serait la première à déposer un commentaire. Elle dirait... ma foi, elle dirait :
“Oh ! Papistache, vous ne vous êtes pas foulé. Vous voulez nous refaire le coup de l’an dernier. Eculé le procédé, je vous avais connu plus inventif. Vous vieillissez.”
Bises à Mamoune, elle en a bien besoin !
Ensuite, si InFolio parvenait à se lever tôt, elle lâcherait :
“Un billet vide m’emplit de plus de bonheur que plein de billets vains. Un poète a écrit cela, dès que j’en ai le temps je recherche qui et j’oublie de vous donner le résultat de mes investigations.”
Caro-carito, sa salière à points de suspension à la main, s’émerveillerait :
“Mais...... où...... va-t-il chercher tout cela.... moi.... ça me fait là..... comme .... un énorme.... poufffff! ... trop c’est trop.... je remonte aux estives....”
Ekwerkwe depuis son balcon, le clavier sur les genoux et les pieds en éventail nous (vous) pondrait un joli quatrain, rimes pauvres, rimes riches, féminines et masculines. Un bijou à encadrer, comme d’hab, quoi ! Et tout cela en écoutant la radio et en finissant de repasser sa pile de linge de la semaine.
Tilu, décalage horaire oblige, téléphonerait à Val qui baignerait ses gosses, pour lui demander de lui sous-louer un commentaire à glisser sur le blog au Papistache parce qu’elle n’oserait pas le contrarier des fois qu’il passe l’arme à gauche en lisant sa prose dépourvue d’accents aigus.
Tilleul passerait et s’abstiendrait de tout commentaire, jugeant que le poisson serait trop maigre à son goût.
“Moi, du goujon ? Je ne reviendrai que lorsque la sardine bouchera le port de Gardane.
Joëlle, tapie en embuscade, en verve après cette escapade aux Antipodes, déposerait un billet surréaliste et non dénué de philosophiques observations tout en auto-dérision. Ses lectrices, réduites à traquer ses moindres billets passeraient comme des ombres et recueilleraient le suc de la substantifique pensée sur un carnet en peau d’Impala.
Miss-Ter, pour se reposer de la tonte de ses 22 000 hectares de pelouse, s’assiérait un instant et dirait qu’un message comme celui-ci ne l’encouragerait pas à créer son propre blog et que tout compte fait cela pouvait encore attendre un peu.
Claire, nouvelle venue, enverrait un courriel à qui vous savez :
— Dis Sandrine, toi qui es l’exégète du bonhomme, en quel jour, en quel lieu, à quelle heure a-t-il, par le passé, déjà joué du billet sans substance tout en commentaires simulés ?
MAP, chatoyante, apporterait une bouffée d’optimisme :
Le dalaï-lama, un jour, voyant une souris dans son bol de muesli, déclara :
“Si le chat de *** avait été là plutôt que là-bas, la souris qui est ici aurait renversé le bol en s’enfuyant et mon muesli aurait coulé sur la nappe. Il est donc bon que *** garde son chat, moi, je m’arrange avec la souris.”
Walrus de Lyon mais qui n’en a pas l’accent couvrirait la blogosphère de bisous répétés et déclarerait :
“Cher Papistache, il est vrai que rouge est mon canapé mais en Noir et Blanc la différence ne saute pas aux yeux.” Bisous.
Claire sortirait le grand LOL, celui du dimanche, en pâte d’amandes avec de petits vermicelles au chocolat tout autour. LOL Papistache.
Lol à gauche, lol à droite. Et moi, je le dégusterais tout doucement en allant vers le fond du jardin pour donner les miettes aux pinsons.
InFolio, sortie des ses ennuis, regretterait que justement aujourd’hui où enfin son ordinateur voulait bien accepter la connexion elle tombe sur un non-billet. Donc, elle signerait un non-commentaire et oublierait de l’envoyer, ce qui fait que je ne saurais même pas qu’elle serait passée ni elle non plus d’ailleurs.
Bien sûr, Kloëlle serait revenue après avoir séché ses petits et leur avoir innocemment suggéré que peut-être Angelo avait un message à leur délivrer.
La seule femme du groupe crucifierait l’auteur : A l’impossible nul n’est tenu, Papistache fait mentir l’adage !
Ce qui serait impudemment exagéré ! ! !
Val, se serait, elle aussi, manifestée pour demander la raison pour laquelle elle n’avait pas eu l’honneur d’être invitée au banquet. Qu’un commentaire de temps en temps ne signifie pas une lecture de temps en temps.
Et d’ailleurs, une idée me vient.
Il était temps. Je sais !
Je reprends mon billet et je mélange tous les pseudos.
A vous de jouer.
Merci de me lire.
Ça me comble de joie, tous les soirs, quand je m’agenouille devant l’écran.
Vous ai-je dit que c’était à genoux que je m’installais pour vous lire ?