Sacré Nicolas !
J'avais inséré un lien qui se déclenchait intempestivement à chaque connexion. Celui-ci est plus inoffensif : http://www.deezer.com/track/233255
Depuis ce matin, cette chanson d’enfance me trotte dans la tête.
La faute à Janeczka !
Je balance !
La pauvre ! Elle doit s’en manger les ongles.
Sur mon texte “La petite mort” notre amie Janeczka me dépose un commentaire sibyllin :
“Sacré Nicolas !”
Moi, de Nicolas, je ne connais que celui qu’on apostrophe dans cette chanson,
laquelle me remonte aux lèvres.
Quel rapport avec l’histoire d’amour qui se noue entre mes deux héroïnes ?
C’est Mamoune qui m’apporte la clé.
— N’as-tu pas prénommé une des jeunes femmes Pimprenelle ?
— Et ?
— Voyons ! Nounours ! Nicolas et Pimprenelle.
— ...
— Je ne vois que cela.
— Mais Janeczka n’a que vingt-sept ans ! Elle a toujours connu la télé en couleurs ! ! ! Ou alors, elle ment ! Si elle paraît si petite ce serait qu’elle est usée en fait. Elle a connu Nounours et son patron marchand de sable ! ! !
— Et Léon Zitrone ?
— Zitrone ?
— Note bien, doux ami que tu nous chantes, depuis ce matin, une chanson de la guerre de 70.
— C’est différent !
— 1870 !
— Tu as raison. Je me tais !
Eugène Pottier
Elle n'est pas morte
Chanson écrite pendant et à propos de la Commune de Paris.
Musique : M. Parizot
1885
Elle n’est pas morte
On l'a tuée à coups d' chassepot,
A coups de mitrailleuse,
Et roulée avec son drapeau
Dans la terre argileuse
Et la tourbe des bourreaux gras
Se croyait la plus forte.
Tout ça n'empêch' pas,
Nicolas,
Qu'la Commune n'est pas morte !
Comme faucheurs rasant un pré,
Comme on abat des pommes,
Les Versaillais ont massacré
Pour le moins cent mille hommes.
Et ces cent mille assassinats
Voyez c' que ça rapporte.
Tout ça n'empêch' pas,
Nicolas,
Qu' la Commune n'est pas morte !
On a bien fusillé Varlin.
Flourens, Duval, Millière,
Ferré, Rigault, Tony Moilin,
Gavé le cimetière.
On croyait lui couper les bras
Et lui vider l'aorte.
Tout ça n'empêch' pas,
Nicolas,
Qu' la Commune n'est pas morte !
Ils ont fait acte de bandits,
Comptant sur le silence,
Ach'vés les blessés dans leurs lits,
Dans leurs lits d'ambulance.
Et le sang inondant les draps
Ruisselait sous la porte.
Tout ça n'empêch' pas,
Nicolas,
Qu' la Commune n'est pas morte !
Les journalistes policiers
Marchands de calomnies,
Ont répandu sur nos charniers
Leurs flots d'ignominies
Les Maxim' Ducamp, les Dumas,
Ont vomi leur eau-forte.
Tout ça n'empêch' pas,
Nicolas,
Qu' la Commune n'est pas morte !
C'est la hache de Damoclès,
Qui plane sur leurs têtes.
A l'enterrement de Vallès
Ils en étaient tout bêtes.
Fait est qu'on était un fier tas
A lui servir d'escorte !
C'qui vous prouve en tout cas,
Nicolas,
Qu' la Commune n'est pas morte !
Bref, tout ça prouve aux combattants
Qu'Marianne a la peau brune,
Du chien dans l'ventre et qu'il est temps
D'crier : Vive la Commune !
Et ça prouve à tous les Judas
Qu'si ça marche de la sorte,
Ils sentiront dans peu,
Nom de Dieu !
Qu' la Commune n'est pas morte !