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Papistacheries
18 juin 2008

Vous rêviez d'être petite souris ? C'est fait !

J’entretiens un rapport, que je juge curieux, avec mes textes de fiction. Premièrement, je n’en rédige guère. L’essentiel de mes écrits constitue en un léger travestissement de la réalité. De ma réalité.

Je commets, parfois, quelques rébus ou devinettes qui ne sont que récréations au demeurant fort réjouissantes. Ce que doivent être des récréations. Je me laisse également aller à de doux délires, mais seulement quand je suis fatigué et qu’un lâcher de vapeur soulage la pression interne de l’organe comprimé.

Aux œuvres (pardon, textes !) de fiction, je ne me frotte guère. Non que je veuille faire de ma modeste existence le centre du monde mais la matière première se trouve au pied de mon lit. Je n’ai qu’à me baisser pour y puiser mon inspiration.

Aujourd’hui, j’ai sacrifié ma pause déjeuner à l’écriture d’une fiction pour les défis du samedi. Je la portais depuis quelques jours. Je n’y pensais pas en proposant ma consigne la semaine dernière. Des héros qui ne logent pas au sein de la maison jaune. Un univers qui n’est pas le mien.

Que je vous dise.

Quand j’achève une papistacherie — ou jadis, quand j’écrivais un thé matutinal — je relis, certes, le texte pour y chasser coquilles et maladresses, mais guère plus. Parfois, à la demande de Mamoune, dois-je — mais c’est un plaisir —  donner une lecture à voix haute.

En revanche, un texte de fiction, je le relis cent fois. Je le polis, comme mon ancêtre le silex sur une pierre de grés tendre. Je le tourne dans ma bouche. Je l’écoute. Je le pèse. Je l’interroge du regard. Je le palpe. Je le tâte. Je change un verbe. Je le replace, le déplace. J’oublie le texte. Mes occupations me reprennent. J’y reviens. Je le remets à plat. Je l’éclate, le morcèle, le recouds, le répare.

C’est fatigant !
Mais plaisant !

Quand le texte est publié, je le découvre à nouveau. Je le reconnais. Il est devenu une part de mon histoire. Je le traite désormais comme une papistacherie ou une défunte chronique autour d’un bol de thé. Il sombre dans l’oubli, ou plutôt il devient un élément constitutif de mon être.

Au fond, je suis un peu comme mon ancêtre alchimiste, je transmute la sueur en  briques.

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Commentaires
C
Quand j´écris, je voyage et je vis une autre vie, de mon présent ne reste qu´un écho... c´est vrai cela demande du temps et est-ce que cela s´achève?
S
Je vous envie d'écrire si facilement. Mon imaginaire est foisonnant mais décousu, c'est qu'il m'en faut du temps pour faire un ourlet parfois !
P
Serez-vous donc des nôtres ce samedi, Aude ? Avec un texte haut en couleur ? A samedi !<br /> <br /> Pour vous, Walrus, mais que je ne la joue pas trop hypocrite, pour moi également sinon surtout !<br /> <br /> Vous avez raison, Kloelle, corps et âme, c’est très vrai chez vous !<br /> <br /> Ce que vous décrivez Tilu me fait songer à ce qu’un surfeur pourrait décrire de sa vague de rêve.<br /> <br /> Inventer totalement Teb, est-ce possible ? Il faut bien que le lecteur ait quelques repères.<br /> <br /> Heureusement, Janeczka, que nous sommes différents. Même quand j’invente, je m’efforce toujours de rester crédible, sauf quand je dérape. Alors ? Finalement, je ne sais plus très bien.<br /> <br /> Zesheep, je crois que je vais me servir, un jour, de votre remarque sur les chaussons. Je n’y avais pas encore pensé.<br /> <br /> Attention MAP à ne pas écourter la vie de la petite souris en lui demandant de trop gros efforts.<br /> <br /> Miss-Ter, vous me connaissez bien dirait-on ! Mieux que moi-même peut-être bien ? Au moins mes billets offrent-ils à vos anciennes lectrices le plaisir de vous voir développer vos propres lignes au bas des miennes.<br /> <br /> J’ai hâte de vous lire, Brigou, pourrais-je vous retourner.<br /> <br /> J’espère que votre pré-retraite nous permettra de goûter à votre imaginaire Tilleul. Où en êtes-vous de votre blog ?
T
Vous lire, est un pur plaisir. Fiction, billets, commentaires... vous maîtrisez la langue française d'une telle manière! C'est très agréable de découvrir vos mots, la façon dont vous les agencez, c'est une surprise à chaque nouvelle phrase...<br /> Vivement samedi!
B
Inventer tout.. difficile pour moi ! Alors je mélange, je me sers de mon vécu et de mon imaginaire. <br /> J'ai hâte de vous lire !
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