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Papistacheries
2 mars 2008

C'EST BIEN DE LA LAINE, ÇA GRATTE

    Épouse-Aux-Doigts-Agiles est née une paire d’aiguilles à tricoter à  la main.
    N’allons pas croire que ce fut une enfant non désirée et qu’une faiseuse d’anges distraite aurait égaré en quelque recoin ses instruments de travail.
    C’est une image !

    Une grand-mère repasseuse, une maman couturière et un papa, un temps, tenté par la mercerie, si la misère, à force, met des cailloux dans les mains des enfants qui grandissent, l’atavisme familial a soudé aux phalanges de la petite fille des aiguilles cliquetantes.

    Edward-aux-mains-ciseaux, la jeune personne a vite su maîtriser toutes les ficelles (ah ! ah !) de son art.

    Je l’ai connue alors qu’elle tricotait une cotte de mailles. En laine (des fibres particulièrement agencées en un long fil continu provenant du poil de certains moutons) !
    Vrai de vrai !
    Assise en tailleur !
    La vraie tricoteuse s’asseyait, à cette époque, en tailleur.
    Le tailleur s’asseyait-il en maillot ?
    Je ne sais pas  !

    Vous avez déjà rencontré des informaticiens de quinze ans, à peine, capables de dérider n’importe quel ordinateur constipé en moins de cinq minutes ?

    Épouse-Aux-Aiguilles-Comme-Des-Doigts réalise les mêmes prouesses avec tout tricot emmêlé.
    Vous avez perdu des mailles ?
        Pas de problème !
            Elle en extirpe du néant quelques unes et le tour est joué !
                Un trou ? Ah ! Ah ! Quel trou ?

                            Des torsades,
                            des jacquards,
                            des damiers,
                            des frises,
                            des motifs,
                            elle déchiffre ses partitions avec aisance et dextérité.

Épouse-Aux-Doigts-Numéro-Quatre peut tricoter les yeux fermés.
Cela vous fait penser à quelque voisine ou tantine, eh bien c’est cela !

Elle appartient à ce club qui doit désormais traquer les quartiers sordides des villes modernes dans l’espoir de dénicher une boutique qui vendrait — au fond du magasin dans un coin obscur et protégé de la vue des honnêtes gens — encore quelques pelotes arrachées au dos des derniers moutons non syndiqués de la planète.

— Pardon, Madame, vous faites de la laine ?
— Chut ! Pas si fort ! Suivez-moi ! Vous avez une pièce d’identité ? Attention à la marche, le couloir n’est pas éclairé. Voilà, c’est là, entre la chaudière et le vestiaire du personnel.

Déjà, voici, trente ans, quand, jeune maman, elle tissait certains vêtements des filles, nous allions nous approvisionner à Paris, rue Saint-Denis. La meilleure boutique se trouvait là, peut-être que les moutons y paissaient une herbe plus grasse qu’ailleurs.

Si l’Internet permet d’acheter de la laine d’un clic de souris ?
        Sûrement !
        Certainement !

Dites ! Vous avez suivi Mamoune dans ses achats, vous  ?

Venez, je vous propose une petite séance.

Ah ! Il faut disposer d’une bonne heure pour sept pelotes !
Eh oui ! Regardez bien ! Que voyez-vous ?
Une pelote de laine bleue !
Ça tombe bien, elle cherchait du bleu.
Oui, mais attendez qu’elle sorte de son cabas le cheval à bascule de Mowgli qu’elle a apporté car elle voudrait que le bleu se marie avec la garniture de la selle de l’animal.
— Mowgli ne caracolera pas toujours sur ce destrier !

Tss, tss, tss ! On ne contredit pas l’acheteuse de laine.
    Bon, le bleu convient.
                                                Attention !
                                                Il faut juger de l’effet à la lumière du jour.
                                                Recalée la pelote.
Des reflets violets révélés par l’astre solaire la rétrogradent en troisième choix.
Et il faut repartir avec sept pelotes et cinq couleurs qui se marient bien ensemble !

Finalement, il est heureux que les magasins ferment les uns après les autres. Y en aurait-il eu plusieurs, cet après-midi, que nous les aurions tous visités !

Et la question qui tue :
— Tu en penses quoi ?
Répondre évasivement amènerait cette réplique.
— Oui, comme toi, j’hésite. Je vais peut-être ne pas prendre les bleues.
Non ! Se montrer affirmatif, déterminé :
— Parfait ! Exactement ce que Rosette appréciera pour son fils !
— Je me méfie de ton talent pour choisir les couleurs. Je crois que je vais plutôt prendre une gamme dans les kakis. Qu’est-ce que tu en penses ?
Rester ferme.
— Non ! Le camaïeu de bleus, c’est vraiment bien !
— Je vais demander à la vendeuse !
Arrrgh ! La vendeuse  EST également une adepte du tricot. Elle a des enfants ou des petits-enfants, selon son âge, et elle donne SON avis !

Pardon ?
Je pourrais la laisser seule et aller à la bibliothèque  pour apprendre ce qu’est un space opéra ?
J'ai déjà essayé :
— Finalement je n’ai rien pris, on reviendra demain. J’aimerais que tu me conseilles !

Les rossignols chantent mieux si leurs yeux sont crevés paraît-il.
Des aiguilles c'est dangereux, on pourrait se blesser.
Il me vient une idée.
Chut ! Pour l'instant, c'est la fête des grands-mères. Attendons lundi !

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Commentaires
T
J'adore ce texte ...je n'ai pas pu hier ,je tricotais des cordes vocales toute la journée... Mamoune , vaut mieux pas qu'on aille faire les courses mercerie toutes les deux...... nos epoux ne nous reverraient plus... :-D<br /> <br /> Je confirme aussi pour les carrés...
V
Juste en dessous du mot "Chut!" de la dernière ligne.
J
M'enfin?!<br /> Image subliminale?<br /> Ou alors j'ai la berlue...!!
V
Moi je les vois aussi, les carrés!
J
Je ne vois rien sous Firefox...?
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