Cher Grand-Père, je pourrai m'asseoir à ton côté
Ça ne m’est pas revenu, hier, en écrivant mon hymne à la joie.
Si mon grand-père paternel avait encore été en vie, il m‘aurait lâché :
— Eh bien ! Si t‘es content mieux !
Mon père a repris le flambeau et n’a pas laissé la flamme s’éteindre, loin s’en faut.
J’ai failli ne pas m’en souvenir.
Une occasion comme celle-là !
Quelle honte au banquet post-mortem si les anciens devaient me reprocher d’avoir laissé disparaître une tradition familiale de si haute valeur culturelle.
Mon frère a-t-il plus que moi le culte de la famille ?
Je devrais bien un jour l’interroger là-dessus.
Je ne compte pas sur mes sœurs.
La féminine engeance ne s’entend guère à cette gymnastique.
Mes filles ?
Non ! Pas un truc de jouvencelles !
Je tremble en songeant que, peut-être, Kloëlle va se lever tôt pour lire ce billet ce matin.
Elle qui sculpte trois phrases et nous entraîne, dans un océan de rêveries, avec moins de vingt-cinq mots !
Je devrais peut-être glisser un avertissement en début de chronique, du genre ou mais ne risquerais-je pas alors de susciter la curiosité et de provoquer un attroupement.
Non, je vais faire celui qui ne s’est aperçu de rien.
Cool.
Benêt.
Bon ! ça y est, j’entends vos plaintes, lectrices !
— "Comment ? Kloëlle aurait les oreilles chastes et nous alors ? Elevées dans le fumier et l’ordure, on peut tout supporter sans broncher ? Papistache, vous êtes méprisant et vil et grossier et si vous êtes content mieux !"
Eh ! Peut-être un truc pour les filles alors ?
Si on leur demande gentiment ?