lundi 18 mai 2009
Du lard ou du cochon
Mon père fut charretier. Pas longtemps. Comme tout ceux de son siècle, il a quitté la terre pour grossir le prolétariat urbain. Mais il m’a communiqué le goût du sol. J’ai jardiné avec lui,... [Lire la suite]
lundi 11 mai 2009
Qu'une oreille amie est une douce chose...
Ces trois derniers jours, au centre médical, les couloirs se sont désertifiés. Ne sont restées que les personnes les plus récemment admises, comme Mamoune, et celles qui n’ont pas d’endroit où se rendre.Vendredi, dans la salle du restaurant — c’est noté ainsi sur la porte — l’ambiance était au recueillement. De nombreuses pathologies se retrouvent ici : amputations, ablations, prothèses, etc... Néanmoins, Épouse-Charpentée-d’Inox a trouvé le moyen de briser l’épaisseur de l’atmosphère et elle a dû sortir son carnet de bal pour y noter... [Lire la suite]
lundi 4 mai 2009
13
Treize nuits que je dors sans Mamoune.
Treize nuits que Mamoune dort sans moi.
Treize nuits que je dors seul.
Treize nuits que Mamoune dort mal.
Treize nuits où je m’endors tard.
Treize nuits où elle s’endort dix fois.
Treize nuits ponctuées d’un réveil qui anticipe la sonnerie.
Treize nuits ponctuées de réveils intempestifs.
Treize nuits courtes.
Treize nuits qui s’étirent.
Treize nuits de sommeil abruti que rien ne dérange.
Treize nuits dont certaines meublées des gémissements... [Lire la suite]
jeudi 30 avril 2009
En effet
Il aura ôté cent brins de muguet au jardinet, les aura enveloppés d’un papier cristal, aura trempé les hampes aux treize clochettes dans un mouchoir absorbant noyé de rosée...Il aura parcouru les cent et vingt et trois kilomètres, les aura vu défiler au compteur de la voiture, aura humé tout au long du trajet les fragrances du muguet carillonnant empaqueté de cristal...Il aura rangé son lent véhicule entre deux lignes blanches, l’aura fermé d’une sèche poussée du pied droit, aura gravi quatre à quatre les marches des... [Lire la suite]
mercredi 29 avril 2009
Mardi 28 avril 2009
Dans la chambreDebout, face à face, tout près, tout près, mes bras l’enserrent.Je passe mes mains sur son dos, j’évite la colonne, je caresse ses épaules, sa nuque, ses reins. Je caresse l’étoffe de ses vêtements, elle m’attire contre elle. C’est tout. C’est beaucoup.Dans le couloir— Mets-moi mon gilet sur les épaules, que je ne prenne pas froid.— Non, tu dois le faire toi-même !— Tu as raison.A la cafétéria— Attends que je t’aide à t’assoir !— Non, je dois y arriver seule.— Tu as raison.Dans l’escalierNous nous tenons la main, ma... [Lire la suite]
mardi 28 avril 2009
Ne te laisse pas mourir de faim, me dit-elle. J'ouvre le dictionnaire, je tombe sur épenthèse, je n'ai jamais goûté : Banco !
La pârte à frirme
Quantitrés :Pour 750 grasmmes de fruits ou 10 petithes crêptes........... 100 gœurf.............................................................................................. 1pselpoilvre ou squcrehuilve................................................................................. 1 cuillmeréerhoum ou kirchht............................................................. 1 cuillmeréeehau ................................................................................. 1 dL environMettre la... [Lire la suite]
mardi 21 avril 2009
La valise bleue
Trois éboueurs dans la rue. J’ouvre les volets de la chambre. Premier étage. Le jour est levé mais les lampadaires sont encore allumés. Les trois hommes lèvent la tête vers la fenêtre de la chambre. Six yeux remplis de reproches silencieux. Gêné, je détourne le regard et me hâte de rentrer la tête à l’intérieur. L’air frais de l’extérieur envahit la pièce. J’aurais dû les interpeller, leur demander s’il y avait un problème :— Eh quoi, les gars, j’ai oublié de sortir la poubelle ?J’ai attendu que le bruit de moteur m’indique que le... [Lire la suite]
lundi 16 mars 2009
La pierre qui couvrira sa dépouille a traversé mille siècles avant que l'homme ne naisse, le burin qui la gravera reste à forger
Dimanche matin, j’ouvre un œil. C’est une expression. Je ne me conçois pas n’ouvrant qu’un œil. Dimanche matin, ma conscience s’éveille. D’entre mes songes, je rapporte une bribe de quelque chose, une phrase :
“Mon cœur ne me heurt... [Lire la suite]