Cher Père Noël
Je n’ai jamais écrit au Père Noël, ni sur le Père Noël, ni pour le Père Noël, ni contre, ni avec, ni chez, ni grâce au Père Noël, ni à cause de lui, ni comme le Père Noël, ni de temps en temps, ni déjà, ni à côté du Père Noël, ni devant, ni derrière, ni à la place du Père Noël, ni à son ombre, ni en son nom, ni en même temps que lui, ni à son propos, ni malgré le Père Noël, ni à travers, ni en face, ni par excès, ni en faveur, ni faute de Père Noël… en fait, je ne croyais plus en lui avant de savoir écrire.
Alors ? ou bien j’ai cessé de croire tôt ou j’ai appris à écrire tard…
Ou je mens, ou je me trompe, ou je baratine, ou je me donne le beau rôle, ou je cachetonne, ou j’affabule, ou je décline, ou je périclite, ou je déconne, ou je sucre les fraises, ou je mélange, ou je blague, ou je brode, ou je m’illusionne, ou je courtise, ou je vieillis, ou je défaille, ou j’extravague, ou je taquine, ou je jongle, ou j’entortille, ou je perds la boule, ou je badine, ou je m’égare, ou je mène mon lectorat en bateau, ou je débloque, ou je ratiocine, ou je me défoule, ou je fantasme, ou je me leurre.
Alors ?
Et si j’écrivais au Père Noël ?
Dommage, je commence à croire en lui justement quand je découvre que je n’ai jamais su écrire. Enfin, vraiment écrire !
La boucle est bouclée.
Il est grand temps de partir.