Encore un billet que le vent emportera
Le bouillant Papistache a failli être échaudé à c’soir.
Ou ébouillanté ? Va savoir.
Écoute.
Il (le Papistache) annonce à Épouse-Affairée (la sienne) qu’il a pondu un court billet matutinal. Elle, ne captant que deux syllabes (peut-être un peu plus, mais peu au demeurant, les autres se perdant entre deux portes) — ce que c’est du destin des mots hachés et marmonnés —, entend “pondu” et “court-bouillon”. Et voilà qu’elle imagine son assiette, au dîner — souper, amis Wallons —, qu’elle imagine... qu’imagine-t-elle ? est-on dans sa tête ? enfin, elle imagine... autre chose que ce que le Papistache a préparé. Car si le court billet fut bien pondu, de court-bouillon la cuisine n’eut point les honneurs... ni les odeurs !
— Echaudé, tu disais.
— J’ajoutai “failli” !
En effet, Épouse-Affamée aurait pu se montrer consternée.
Qu’imagina-t-elle ?
Qu’imagina-t-elle ?
Heureusement, la réalité dépassa la fiction. Deux olives et une feuille de salade lui firent de l’œil et oublier.
Oublier quoi ?
N’eût-il pas fallu savoir ce qu’elle avait imaginé ?
C’est fini.