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Papistacheries
8 janvier 2012

Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement...

Je dialoguais, ce matin, avec ma cuillère à confiture.
Dialoguais ? Ma cuillère participait-elle donc à la conversation ?

Je soliloquais, ce matin, avec ma cuillère à confiture.
Avec ? Monologue-t-on donc de concert ?

Je soliloquais, ce matin, ma cuillère à confiture à la main.
Ce matin ? L’idée de ce billet ne m’est-elle pas plutôt venue samedi ?

Je soliloquais, ma cuillère à confiture à la main.
Ma cuillère ? “Une” cuillère,  ne serait-il pas plus approprié d’écrire ?

Une cuillère à confiture à la main, je soliloquais.
A confiture ? L’objet ne me sert-il pas, à l’occasion, de levier, de marque-page, de tournevis,  de grattoir, de cale-porte, de cure-dents — de cure-dents ? non —, de  mini-pelle à rempoter les subtiles boutures précoces,  de mailloches pour concerto  pour timbales, bols et  bocaux ?  Et, même rendue à sa fonction primitive, la cuillère ne brasse-t-elle pas moutarde, miel, mayonnaise, breuvages divers  autant que confitures et compotes ?

Je soliloquais, une cuillère à la main.
Soliloquais ? Soliloquer, c’est se parler à soi-même et  se parler n’est-ce pas échanger des paroles ?
J’étais silencieux !

Je rêvassais, une cuillère à la main.
J’eusse mieux fait de dialoguer finalement.  Les propos de la cuillère eussent alors un peu éclairé les lecteurs sur l’état de mes rêveries.
Eclairé ? Encore eût-il fallu que le son de sa voix parvînt à leurs oreilles : empêtré que j’étais dans mes songeries, mon bras suspendu en l’air, c’est la bouche pleine que la dite cuillère eût dû tenter d’alimenter la conversation.

Je rêvassais, une cuillère pleine de confiture à la main.
Point ? Cet incipit n’exigerait-il pas plutôt une virgule après le mot “main” ?

Je rêvassais, une cuillère pleine de confiture à la main, quand...
Non, STOP ! 

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Commentaires
S
Ces ciselures virtuoses à la cuillère me rappellent une autre tentative d'incipit, moins confiturée : celui, en boucle tragi-comique, de l'aspirant écrivain dans La Peste de Camus !
S
Voui ! Je prenais le thé avec Tilleul dans un dé à coudre. Le thé, ni Tilleul, ni moi n'étions dans un dé à coudre, ça va de soi (enfin je trouve et vous deviez vous en douter)? J'ai même lorgné avec envie la cuillère de confiture dont le contenu, suivant les lois de la gravité, semblait pencher dangereusement vers le sol de la cuisine, au lieu de pencher logiquement vers la tartine, mais votre mie (pas celle de la tartine) est arrivée à temps.<br /> <br /> Trop occupé à rêver vous ne nous avez point vues, dites donc. <br /> <br /> <br /> <br /> PS : La cuillère m'a d'ailleurs confié qu'elle se sentirait d'humeur plus causante allongée sur un canapé suédois (knäckebrod)...
*
Fernand Raynaud, Tilu, c'est une référence de l'humour. Merci.<br /> <br /> <br /> <br /> Vu le contexte, Walrus, on devine le sens de l'expression.<br /> <br /> <br /> <br /> Après Fernand Raynaud, Henri Salvador, je suis gâté, merci Teb.<br /> <br /> <br /> <br /> Hey, Sandrine, vous étiez donc cachée derrière la théière ?<br /> <br /> <br /> <br /> MAP, les références pleuvent, le Québec aussi ?<br /> <br /> <br /> <br /> Tilleul, vous aussi étiez donc dans la cuisine ?
M
Bien dit Tilleul !!!
T
... quand j'ai pensé à écrire ce billet, à la grande joie de mes amis du net...
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