Pom, pom, pom, pom...
Pourquoi, sur l’arbre, les pommes véreuses mûrissent-elles plus vite que leurs consœurs indemnes ?
C’est à cela que le jardinier les reconnait.
Elles blondissent tôt.
A peine la main s’en approche, elles y tombent, pressées de quitter la branche ; essayez le même geste avec les pommes saines : « Pas aujourd’hui, je reste ! »
J’ai une théorie.
Les fruits attaqués par les insectes pressentent leur fin imminente ; en hâtant leur mûrissement, ils donnent plus de chance à leur progéniture de poursuivre le cycle de la vie. Le ver sinue* au cœur de la pulpe sucrée ; une chimie complexe s’élabore au sein de la pomme.
C’est l’illustration de la lutte pour la vie, lutte, hélas, contrariée par l’alchimie du chaudron de cuivre : tous ces signaux pour désigner qui finira en compote ou qui sur la table en pomme à couteau !
* Eh quoi ? Ainsi, en été, le correcteur d'orthographe me refuserait l'usage d'un verbe bien évocateur et compréhensible de tous ; Google même me suggère de le remplacer par le verbe songer. Ah, non, je ne cèderai pas au dictat de la norme corrective internationale ! NON !