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Papistacheries
2 août 2010

De l'hygiène buccale

Pouah, le vilain gout !
Me voilà tout empoisonné, il fallait qu’un matin, mon vice, me joue une laide comédie.
Tout empoisonné ?
N’exagérons point, les lèvres et le bout de la langue, c’est déjà assez.

Même face au clavier, mes vices d’écolier me tenaillent ; que je bricole en ma demeure et là encore, vous me verrez mâchouillant à belles dents : crayon, stylo, feutre, pinceau...

Ah, pinceau !
C’est lui qui m’empoisonna.
Un méchant pinceau au manche de bois tout maigrelet. D’ailleurs qui me l’offrit ? Jamais je n’achetai pareil instrument aussi  fluet. Encore un effet de l’invasion des objets extraterrestres ?

Bref, j’en viens au fait. Ce matin, de bonne heure, je retouchai, d’un traitre pinceau, un détail de l’huis de la chambre et, la force d’une pratique plus que cinquantenaire, je portais à mes lèvres le manche de l’outil.

Las ! Il avait séjourné toute la nuit dans un fond de verre rempli de white spirit et le bois, dont un ouvrier sortit le manche, avait fait usage de son droit à la capillarité ; il eût été verni (je l’étais par voie de conséquence) ou de plastique et je ressentais rien.

Las, las ! Je mâchouillais donc l’instrument et, l’aller et retour entre ma langue et mon cerveau ayant pris plus de temps que le bois du manche n’en usa pour pomper sa dose assassine de diluant à peinture, je me barbouillais le palais de distillat de pétrole avant de réagir.

Trop tard, à l’heure où j’écris, le poison me brule encore et l’anesthésie provoquée me priva du l’usage de mes papilles à l’heure du déjeuner. C’eût été d’un bel atout si Épouse-Toquée eût été coutumière de la carbonisation des aliments ; hélas, à chacun ses défauts, ce dernier n’est du nombre des siens. Sur la foi des habitudes, j’ai loué la cuisson du foie de veau, mais je ne recommande à personne de se gargariser au white spirite avant de passer à table.

Ceci est dit et perroquet violet au sein de ma dent creuse*.

* parce qu'au " creux de ma dent saine" laisserait supposer qu'elle serait poreuse, donc, malsaine, ce qui ne se pourrait légitimement.

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Commentaires
M
je ne savais pas qu'il vous prenait parfois l'envie de jouer les cracheurs de feu!
M
Mâchouilli, mâchouilla <br /> Spirit tu veux, spirit tu as !!!
P
Oui, Virgibri, je devrais plutôt peindre à l'acrylique.<br /> <br /> Belle idée, Sandrine, les mots qu'on a sur le bout de la langue sont-ils sensibles à l'anesthésie ?
S
Le traitre liquide n'a tout de même pas effacé le fond du tableau ou s'inscrive les mots qu'on a sur le bout de la langue ?
V
Quelle chimie, Papistache !
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