La disette prend fin
La réunion à laquelle je devais participer mercredi matin ayant été annulée faute de combattants, j’étais derrière ma vitre quand Béatrice-La-Factrice est passée.
Surprise, elle a posé son vélo au milieu de la route — c’est l’endroit le plus sûr, les trottoirs étant très inégalement dégagés — ; une astucieuse béquille lui confère l’équilibre nécessaire.
Presque 15 heures !
Ce n’est pas une heure — enfin pas son heure.
J’ai couru, en pantoufles — l’allée est un boulevard— jusqu’au portillon en criant :
— J’arrive, j’arrive !
Elle a le sourire, Béatrice, elle prend les choses avec philosophie. Des caisses de courrier en retard s’entassent, elle en viendra à bout, dit-elle.
Je la crois.
Une enveloppe rose.
Des revues, des invitations à aller se faire vacciner contre une grippe dont la crainte a fondu sous les basses températures, du courrier en transit pour Grisette l’exilée, un avis de prélèvement automatique, des bulletins de salaire, le calendrier d’un opticien qui aimerait que nous lui conservions notre confiance...
Hier soir, bonsoir, j’ai pris ma plume...