Ne pas conduire sans l'avis d'un spécialiste de santé
Bon, j’ai pris froid ; je tousse ; j’assume : je me soigne.
Cette nuit, une quinte sèche me tire du lit ; puisque debout, je chaloupe jusqu’à la salle de bains et allume la lumière. Levé, puisque debout, je rentabilise le déplacement d’un pipi décongestif. Aaaaah !
Sur la tablette de verre qui surplombe le lavabo, une bouteille de sirop — gout orange, ne pas conduire sans avis d’un spécialiste de santé — m’attend. Je n’ai pas chaussé mes lunettes ; le faudrait-il pour vider sa vessie ?
Une cuillerée de sirop avant de retourner sous la couette devrait calmer ma toux. Cuillère dans la main droite, flacon de l’autre, je verse prudemment la sirupeuse potion. Malgré ma presbytie avancée, je discerne — in extremis — que je tiens la cuillère face bombée tournée vers le haut.
Aaaaah ! J’ai échappé au Niagara gout orange. Tournant la cuillère pour présenter au ciel sa partie concave, un doute m’assaille — souvent le doute m’assaille — ai-je bien relevé l’abattant de la cuvette des WC ?
Tout Niagara n’est pas parfumé à l’orange !