Art traditionnel japonais
Ce matin, j’étais plat.
Attention,
pas à plat,
comme une vulgaire batterie de Simca 1000,
non,
plat.
Plat.
Ni la douche, ni le thé, ni même un café en bonus n’ont pu me redonner du volume.
Plat !
Plat et sale !
Confus !
Je me suis réveillé plat, pas écrasé non plus.
Plat et gris... et sale.
Et confus.
Il m’a bien fallu deux heures avant de retrouver un peu de volume.
J’avais déjà expérimenté bien des sensations : fatigué, malade, endolori, vertigineux —j’aime bien vertigineux—, contrarié, hagard, découragé... mais plat, jamais.
En fait, en y songeant de nouveau, je n’étais pas plat mais... déplié.
Donc plat !
Plat, mais pas écrasé... déplié !
Je prenais tout le caniveau, celui de la rue Léon.
Et il pleuvait.
La pluie me plaquait au sol.
Se rêver déplié est-il un signe faste ?
J’en doute.
Se rêver déplié, d’accord.
Se rêver !
On admet qu’au sein d’un rêve tout soit permis.
Mais ?
Se sentir déplié deux heures après s’être réveillé ?
Hum ?
Faste ?
Des experts en origami autour de moi ?