Un titre ? Non, merci, pas aujourd'hui
Je ne parle jamais de mon travail sur le blogue ; si d’aventure je glisse un mot le concernant, il est volontairement maquillé pour éviter toute identification.
Sur mon lieu de travail, je ne parle jamais de mes blogues ni de ceux que je macule de mes visites parfois maladroites.
Alors ?
Je reçois, à la maison, un coup de téléphone d’une que je côtoie au travail et qui cherche une épaule sur laquelle déverser ses larmes. C’est grave. Elle me parle de rejoindre ses grands-parents, là-bas, au champ d’naviots ; me parle de fusil, de dernier sommeil.
Qui lui a dit, à celle-là, que sous le triste habit de ma fonction palpitait un papistache à l’âme conciliatrice ?
Qui lui a laissé entendre que sur mon épaule une escadrille de canadairs du cœur pouvait déverser le sel par piscines entières ?
L'ai-je jamais laissé voir ?
J’ai lu plus de confidences intimes en trois ans que je n’en aurais jamais entendues de toute ma vie (ce qui permet au lecteur vigilant d’exclure la prêtrise du nombre de mes emplois possibles) et voilà qu’une de chair et d’os et de plaies franchit le miroir dans l‘autre sens.
Où a-t-elle lu que je chercherais les mots pour arrêter son geste et faire jaillir l’étincelle pour rallumer la torche éteinte dont la fumée âcre envahit le tunnel où elle s’est jetée ?
Sur les blogues, je joue au vieux sage. Bonux ! La marionnette a dû influencer le cours de ma véritable existence, voilà qu’elle me rattrape.
J’aurais dû me façonner une image de jeune bellâtre ; à cette heure, les demoiselles me chanteraient la sérénade sous la fenêtre — ce qui tomberait bien, elle est ouverte —.