Six heures zéro une (+ making of du montage photo)
Du jouvenceau, monté en graine,
Le poignet maigre laissait flotter
Sa montre d’or* et d’acier, zen.
Le remontoir** fort cannelé,
Lui meurtrissait le dos d’la main.
Un cal s’y était même bourrelé.
Sa mère eut l’idée
Qu’au bras droit, sa montre
Il allait porter.
“Nulle rugosité ne s’y installera !”
Docile, le damoiseau entreprit d’essayer.
Existait-il, alors, des montres pour gauchers ?
A son poing nu, il punaisa***
Un pense-bêta,
Il oubliait, sans cesse, qu’à droite**** il portait.
Passant devant l’échoppe d’un réputé tatoueur,
Il décida, à la légère, d’ornementer
Son poignet, d’un cadran creux de Chine. Même pas peur !
L’artiste, aux aiguilles fines
Régla, à sa fantaisie,
Celles d’encre cramoisie.
Six heures une minute,
Vous aviez deviné !
Quelle histoire ! C’est trop cute.
* tout ce qui brillait à l’époque paraissait d’or !
** superfétatoire ornement, de nos jours, les piles ont voué tout remontoir à la caducité !
*** en ce temps-là, la colle qui ne colle pas restait à inventer.
**** l’heure ! ! !