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Papistacheries
26 février 2009

C'est quoi, déjà, le contraire d'un achat compulsif ?

Horreur et putréfaction, j’ai oublié comment on s’y prend pour acheter un livre. Tout  commence samedi. Avec Épouse-A-Mon-Bras, je me rends dans la plus grande librairie du chef-lieu du département. L’Esperluette. Épouse-Je-Lâche-Ton-Bras fait son choix, hésite, me demande conseil :
— Prends les deux ! Si tu hésites, prends les deux !
Elle est sortie avec trois.
Moi, la tête me tourne.
— Tu n’as rien trouvé ?
— Non !
Épouse-J’ai-Repris-Ton-Bras me conseille d’aller dans cette ancienne coopérative dont le créateur, ami de Trotski, vient de mourir. Même étouffement. Je sillonne les allées, les espaces, explore les consoles, les rayonnages. Je repars bredouille.

C’était samedi. Hier, mercredi, des obligations médicales nous ramènent à la ville.
— J’en ai pour plusieurs heures, il fait beau, va te promener.
J’embrasse Mamoune. Mes pas me guident vers l’Esperluette.
J’ai tout mon temps. Rien.

Après tout, à l’ancienne coopérative, le choix est-il plus vaste ? J’y déplace mes tristes oripeaux. J’ai tout mon temps. Je reconnais des dizaines de titres, que je n’ai jamais lus, mais que j’ai croisés chez l’un ou l’autre d’entre vous. Même chose pour des auteurs au nom devenu familier par le même biais. Je ne parviens même pas à saisir le livre, le porter vers mon visage, le retourner pour lire la quatrième de couverture. Mes lunettes ne quittent jamais le haut de mon nez, ce n’est pas la raison. Rien.

Il existe bien une autre librairie, mais elle s’est spécialisée dans la papeterie. Et si j’achetais un grand cahier à couverture rouge ? Je pourrais écrire ce livre que je ne parviens plus à acheter.

Je n’ai même pas su retrouver la rue où elle se terre.

En retournant à l’hôpital où Épouse-Rien-Qu’avec-Ses-Deux-Bras m’attendait, une idée sombre me traverse la tête (ou le crâne) : un jour, je m’apercevrai que je ne sais même plus lire.

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Commentaires
F
Lire, vous êtes peut-être en train d'oublier, mais écrire, ça, sûrement pas:))<br /> Et pour notre plus grand plaisir...<br /> <br /> Vous avez peut-être besoin de faire une pause de lecture, tout simplement.
J
Ooooooooooh !<br /> <br /> Bon, si tu écris pour vendre, faut avoir beaucoup plus de violence :<br /> <br /> TCHLANG ! SSSSSSCHLOQUE ! PAN ! PAN-PAN-PAN !<br /> <br /> ...beaucoup plus de passion :<br /> <br /> mmmhh...ohhh...mmmmh....skrik-skrik-skrik...<br /> <br /> ...beaucoup plus de nullitude :<br /> <br /> L'Inspecteur regardait le corps mutilé de Brunhilde, abandonné dans un fosse. Elle était morte. Violemment. Par un assassin. Anonyme.<br /> <br /> Alors, eum...<br /> <br /> Tu es sûr que tu veux vendre ?<br /> <br /> Ou juste écrire ?<br /> <br /> Ah oui, okay, d'accord !<br /> <br /> Il était une fois un Papistache...
P
On n'en vendrait pas beaucoup de ce conte-là, Joye...<br /> <br /> Walrus, le seul qui m'ait tenté c'est "Don Quichotte" seulement, je l'ai déjà dans la bibliothèque.<br /> <br /> Dommage pour moi, alors Sandrine "Palimpseste" est déjà écrit...<br /> <br /> Teb, j'ai vu les livres mais je ne pouvais pas les atteindre. Une barrière !<br /> <br /> C'est une généreuse idée Aude, mais peut-être que j'ai déjà commencé à désapprendre à lire ?<br /> <br /> MAp, je ne me sentais pas sombre mais "décalé", pas à place, en fait.<br /> <br /> Adi, me lancer ? Vous voulez donc vous débarrasser de moi. Lancez-moi, alors !<br /> <br /> OH ! Une œuvre papier, Tilleul, pensez à vivre encore longtemps, alors. Je n'ai même pas voulu (pu/réussi à/souhaité) acheter un recueil de nouvelles auquel j'ai participé. C'est vous dire mon rapport à l'écriture.<br /> <br /> <br /> Oui, oui, Valérie, les malades dans le coma, il parait que leur lire des histoires peut les aider à s'en sortir. Il parait.<br /> <br /> Quoi, Maminette, mon nez rouge serait tombé sans que je m'en aperçoive ?<br /> <br /> Berthoise, je n'ai jamais autant embrassé ou été embrassé que virtuellement. Je vous en prie.<br /> <br /> Sandrine ,j'ai noirci mes doigts et mes ongles, me suis coupé le pouce droit, meurtri l'index de la même main, moulu le dos et je suis bien las et tout ceci ne justifierait donc même pas une simple bise. Tout pour les intellos et rien pour les travailleurs manuels.
S
Alors, combien de page du cahier rouge avez vous noirci aujourd'hui ?, je vous envoies autant de bises que de lignes écrites:-)
B
Quand on a du souci, on n'a pas le cœur à l'ouvrage.<br /> Je vous embrasse, vous permettez ?
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