Que dit un freux qui rencontre un autre freux ?
Les mésanges, en bandes de trois à quatre, fondent sur les petites boules de graisse aux graines.
Le roitelet se tient à l’écart juché sur un piquet de ciment.
Le rouge-gorge s’enhardit à imiter les mésanges. Il parvient, avec peine, à s’accrocher à la boule de graisse et s’empare toutefois d’une portion. Il s’enfuit savourer plus sa victoire sur l’indocile masse à l’équilibre incertain que sa maigre pitance emportée.
Le moineau me désespère. Il doit être aveugle et ne tombe sur la provision de graines, déposée au pied du pommier, qu’au petit bonheur.
Merles et tourterelles ont disparu.
Restent les freux.
Six ou sept freux.
Pas laids.
C’est affreux de les penser laids.
Six ou sept freux qui croassent au sommet du vieux cyprès, là en face.
Des freux, pas des choucas ! Ici, ce n’est pas la tour de Londres. Les freux ne descendent jamais jusqu’au jardinet. Trop petit.
Le freux aime l’espace. Le freux se nourrit en bandes dans les cultures environnantes. Le freux voit grand. Mais le freux crèche au sommet du grand cyprès et il conciliabule.
Ce matin, les freux disaient que la prochaine nuit serait froide ; demain, les oiseaux se rapprocheront encore plus des habitations : mais, pas les freux !