Désolé, ce sera peut-être pour une autre fois
Les jambes du Papistache flageolent. C’est que, ce samedi, il s’est pris à rêver plus bas que son nombril.
Tous ces textes sensuels publiés ici :
l’ont émoustillé puis rendu bien las.
D’ailleurs, il en revient encore.
Encore ?
Un commentaire de Tiphaine vient de lui rappeler un souvenir oublié. Celle qui trouve — celui, pour Walrus s’il veut jouer — de quel commentaire il s’agit m’écrit, je lui envoie, en retour, une carte postale du premier volatile que j’attrape à la M.D.L.P..
Tout petit, le Papistache s’appelait encore Robert, ou Simon, ou Jean-Claude, mais il inventait déjà des histoires.
Écoutons-le !
Écoutez-le !
"Je dormais dans le même lit que mon frère, de deux ans plus jeune que moi. Un grand lit qui nous servit jusqu’à notre départ, à l’un et à l’autre, de la maison familiale.
La porte de la chambre ne se fermait pas. Un seul poêle, à charbon d’abord, puis à fioul, chauffait le palier et les trois chambres. On se caillait à la salle de bains.
Mon petit frère, appelons-le Paul, ou Gérard, ou Jean-Claude, me demandait rituellement une histoire avant de s’endormir.
Je devais être un mauvais conteur, il s’endormait toujours avant la fin.
Je parlais bas car Maman élevait la voix : “Taisez-vous, les garçons !”
Je n’ai pas souvenir que les filles, pourtant elles étaient trois, aient reçu la même injonction. Je parlais bas. Paul écoutait et se rapprochait de moi.
Il était question d’un petit canard qui s’aventurait hors de la ferme, se perdait, traversait ce que je connaissais du monde et arrivait à la mer —dans laquelle il me fallut bien encore dix années avant d’y pouvoir oser un orteil — mais, je viens de l‘écrire, Gérard s’endormait toujours avant la fin, ce qui fait que, par contagion, je m’endormais à sa suite.
Croyez-moi ou pas, en dépit de mon nouvel appétit pour l’écriture, je suis, aujourd’hui, toujours incapable de poursuivre la picaresque aventure du caneton téméraire. Chaque fois que j’essaie, je m’end..."