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Papistacheries
18 septembre 2008

Ils en ont soupé de tes histoires d'Opinel, conte-leur plutôt la nouvelle histoire d'O, si tu l'oses ! Le lâche, il a biaisé !

Qui donc m’a laissé entendre que vous en auriez soupé de mes histoires de couteaux ?
Souper d’un couteau !
Ce n’est pas banal !
Souper aux chandelles, c’est connu et pratiqué également sous nos climats.
Mais souper  des couteaux.
Cela me fend le cœur. Comme ça, soudainement, fendu, comme d’un coup de canif au bas d’un contrat.

Allons donc, que je jette l’éponge et change de sujet ! Je ne retournerai pas le poignard plus longtemps dans la plaie. Foin des hostilités, sabre et dague au vestiaire. Ne joutons plus, ni à fleuret moucheté ni à l’épée encore moins au coutelas de boucher.

J’abandonne, le couperet se doit de tomber un jour, ce sera ce soir.

Ces messieurs de la rapière m’attendront sur le pré. Je ne m’y rendrais point.
Il ne sera pas dit que je vous aurais soulé de mes récits de duels enflammés. Nul ne saura donc les homériques combats que, pour l’honneur d’une dame, je menais au petit matin dans les écharpes de brume, écharpant malandrins et va-nu-pieds d’une lame aiguisée et jamais lasse.

J’interromps mes souvenirs de ferrailleur et vous rends le placide Papistache aux emportements casaniers. L’escrimeur a failli, il vous a lassé, hélas, lui qui laçait de la pointe de son Escalibur des arabesques rutilantes du sang de ses contradicteurs.

Je fige mon bras, non que les adversaires aient disparus, mais pour complaire à ceux-là que l’hémoglobine épouvante. Je range Durandal en son fourreau et décapuchonne mon stylo-plume. Je reviens à vous, plus timoré qu’un Okapi en sa forêt primitive, et m’en vais vous entretenir de l’humble couteau à beurre qui sommeille au fond du tiroir depuis que les horribles cholestérol et triglycérides l’ont conduit au cachot d’où rien ne le pourra faire sortir, sinon le modeste héritage que ne convoitent pas même ma descendance, qu’elle soit de sang ou d’alliance.

"J’aime la lame arrondie du couteau à beurre. Le manche de bakélite polie épouse la pince des trois doigts : pouce, index et majeur, — les mêmes précisément qui enserrent le stylo-plume bon marché dont j’use pour griffonner ce périssable brouillon — trente années d’expérience furent nécessaires pour obtenir le copeau de matière grasse à étaler sur la tartine grillée que je portais, d’un pied léger et les vibrisses en éveil, à ma svelte épouse en sa couche nuptiale. Trente années à parfaire un geste qu’un médecin trop inquisiteur réduisit tantôt à la peine capitale d’un lapidaire :
“Monsieur Papistache, votre épouse devra désormais se passer de beurre à son petit déjeuner.”
Je déposai, illico, les armes et entrepris rapidement de me spécialiser dans le maniement de la petite cuillère à confitures.

C’est que les trente années, je ne les avais plus !


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Commentaires
T
Vous rêvez d'être qui déjà?.... ah oui Lancelot du Lac..... je vois....
J
La poudre ?<br /> <br /> Canon !
J
C'est mieux que couper des souteaux... :P
S
N'empêche une petite cuillère dans certains cas, ça peut-être bigrement plus sanguinaire qu'un couteau... Oui, pour énucléer quelqu'un par exemple... Rien que de songer à une petite cuillère mon sang se glace, mes poils s'horripilent, ne mefaites donc pas de si grosses frayeurs de si bon matin, cher Papistache et ranger, s'il vous plait; le délit de l'horreur au fin fond d'un tiroir...
M
Si j'avais des confitures maison "Mamoune" !... je laisserais tomber très facilement ma vulgaire motte de beurre salée....<br /> P.S.... je ne me lasse jamais de vos histoires, qu'elles soient redondantes, de couteaux ou autres...!
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