Thé DCXIII
Vous me feriez douter.
Oui, douter de ma santé.
Vous me prenez pour un fêlé.
Ne niez pas, mes idées vous font douter de ma santé.
Vous me fourriez du thé.
Oui, du thé en vrac ou en sachet.
Vous me prenez pour un pot à thé.
Ne niez pas, je sens vos doigts me fourrager.
Vous me feriez du thé.
Oui, du thé noir aux amandes ou à la rose.
Vous me prenez pour un imbu du thé.
Nain bu deux thés.
Ne niez pas, je vous vois tripoter les tasses à thé.
Vous, Monsieur riez du thé ?
Oui, Monsieur vous riez du thé.
Vous pensiez que je n’avais plus le nez.
Ne niez pas, ni riez, je vous ai dans le nez.
Vous, meuf, riez, doutez.
Oui, j’aime cet à-peu-près.
Vous me l’avez inspiré.
Ne riez pas, meuf, mais priez, je ne le répèterai.
Vous m’offririez du thé ?
Oui, m’en offririez-vous du thé ?
Vous m’en savez fêlé, du thé.
Ne riez pas, servez-m’en tassé.
Menthe assez, pas trop.
Vous me feriez douter.
Vous m’effrayez.
Douter, c’est douter.
Du thé c’est doux, thé c’est doux, thé c’est doux.
Taisez-vous !
Je me thé donc.
Du thé dans ma tasse, je mettais donc !
Oncques ne mis thé, thé mité oncques ne mis, oncques ne mis mes économies ôtées, ôtées au jasmin, ôtées au parfum, ôtées au pralin, ôtées au matin.
Matin au thé ôté, vous me feriez douter.
Douter de ma santé, de ma santé.
Si mon demain l’était sans thé, mon demain serait laid sans thé.
Cessez de me faire douter.
Cessez de me faire douter.
Cessez de me faire douter.