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Papistacheries
25 juillet 2008

Blanche (-4-)

La femme ne bouge pas. La scène est plongée dans le noir. Un machiniste entre par le côté cour , un briquet tenu à bout de bras à hauteur du visage. Il porte un escabeau en aluminium sous l’autre bras. Sept marches pour l’escabeau. Il cherche à repérer l’ampoule, la flamme du briquet  tremble. L’homme installe l’escabeau sous l’ampoule. Il grimpe jusqu’à la cinquième marche. Le briquet lui échappe des mains. Il jure :
Le machiniste : Merde !
Il redescend les cinq marches. On l’entend qui cherche  à tâtons  le briquet tombé à terre. On devine qu’il s’est mis à genoux et qu’il lance ses mains en larges demi-cercles.  Il heurte l’escabeau du front et pousse un cri :
Le machiniste :  Aïe !
Il reprend sa recherche. Après trois autres minutes de frôlements et de raclements une flamme jaillit. On devine la forme sombre de la femme toujours immobile.

Le machiniste remonte sur l’escabeau. Pour dévisser l’ampoule, il éteint la flamme du briquet qu’il glisse dans la poche de son pantalon.
Le machiniste : Ah ! Ça brûle !
Néanmoins il dévisse l’ampoule, descend de l’escabeau et rallume son briquet.
Le machiniste : Je vais en chercher une autre !
Il sort. la scène replonge dans le noir. Le public est de bonne constitution.

Deux machinistes reviennent vers le centre de la scène. Le premier est éclairé par la flamme du briquet que tient l’autre.
Ils parviennent à changer l’ampoule. Ils repartent avec l’escabeau.

La femme reprend ses gémissements et son balancement. Une nouvelle fois sa main vient caresser ses cheveux.
Du fond de la scène, là où la lumière ne dévoile rien, une voix grave lance :
L‘homme : Viens te coucher ! Ça ne sert à rien !
La femme de sa voix musicale, mais lasse, lui  répond :
La femme : Quelle heure est-il ?
L’homme : Je ne sais pas.
La femme : Il doit être plus de trois heures !
L’homme : Pas encore !
Il presse sur un interrupteur. Un lampe de chevet posée sur une table de nuit recouverte d’un carré de tissu clair diffuse une lumière jaunâtre. L’homme s’empare de sa montre, posée sur la table de nuit, et annonce :
L’homme : Trois heures cinq ! Viens te coucher !
La femme : J’attends encore un peu !
Elle reprend ses gémissements. L’homme éteint la lampe. La mélopée reprend sous la chiche lueur de l’ampoule nue.

Soudain, côté jardin, une porte claque.
L’homme : Elle est rentrée, viens te coucher maintenant.
La femme qui a cessé ses gémissements et ses balancements après que la porte a claqué laisse tomber la couverture. Elle est en chemise de nuit. La même qu’à la première scène du premier acte. Elle marche à petits pas vers le lit. la lumière décroît progressivement. Quand la femme atteint le lit, la scène est plongée dans le noir.

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Commentaires
J
3h du mat'! j'ai des frissons...
W
J'ai attendu une heure pour voir si quelqu'un allait l'oser :<br /> Blanche rentre tard (ou tôt)<br /> et sa mère passe une nuit... blanche<br /> dans le noir !
S
... j'attends aussi la suite sagement sans rien dire...
W
Fondu au noir à c't heure...<br /> Je n'anticipe plus, j'attends !<br /> Mais j'imagine qu'avec valse Marie, l'attente sera plus longue qu'à l'ordinaire.
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