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Papistacheries
21 mars 2008

Thé CDXLVI

Épouse-L’oreille-Attentive m’apostrophe :
— Dis, Petit-Homme, la morosité ne se serait-elle pas emparée de tes amies de plume ? La lecture que tu me fais de leurs journaux intimes respectifs n’incline pas à  l’allégresse. Quelle sombre adversité rôde-t-elle au-dessus de leurs têtes ? Ne te resterait-il pas quelques tisanes de 2007 à dresser sur la table de la cuisine qu’elles y plongent leurs lèvres pour s’y réchauffer ?

Attendez !
    C’est une traduction !
        Épouse-Qui-Parle-D’or n’use pas exactement des mots qui s’échappent de la pulpe de mes  maigres phalanges.


Triviale, elle aurait sorti :
— Eh ben, mon comp [pour compagnon, certainement , une particularité méridionale, sans doute] c’est pas la joie chez tes copines ! Elles ont avalé un parapluie ou quoi ?
Mais Épouse-Au-Langage-Fleuri, quand bien même sa vie en dépendrait, ne saurait jamais recourir au vocabulaire de charretier.

— Tes chroniques matutinales manquent, sais-tu ? Moi-même, je reprendrais bien une petite tasse de breuvage tiède en compagnie des habitués de ton bar à thés. Dommage que tu aies perdu la main ! Ça ne fait rien !

        Quelle lucidité chez ma doulce épouse !
        Elle me connaît tant.
        Elle sait  la plaie par laquelle ma verve s’écoule à flots continus.

        Et elle ne fait rien pour endiguer l’hémorragie ?

Elle me pique au vif !


    Bon !
    Ne lisez pas les lignes qui viennent de m’échapper.
    Val vous dira comment faire !
    Quand je claquerai des doigts, vous aurez oublié les deux minutes qui auront précédé.
            — Clac ! font les doigts !

Thé CDXLVI


“Au café des marguerites”, la nouvelle pendule décompte les minutes. Choisie pour que le Papistache noctambule puisse y  lire l’heure sans ses lunettes.
        Une horloge de gare ?
                Quasi !


Silencieuse amie qui surveille et contrôle le temps d’infusion des thés du jour. C’est que cinq minutes de l’un ne valent pas pour les quatre de l’autre.
Oh, une double ( ) !
( Comme tout un chacun, je m’adonne aux joies de l’index inquisiteur et j’ai trouvé, me livrant au petit jeu,  un blogue québécois uniquement axé sur le thé. La personne — ce n’est pas une inconnue — avoue  user d’une  batterie de minuteurs afin de ne jamais se laisser surprendre. Je crois qu‘elle ne lisait les chroniques ridées que pour en respirer les vapeurs des thés percherons. Addiction, addiction ! )

Toutefois, mes incursions nocturnes au rez-de-chaussée sont du domaine du fantasme. Quand l’envie m’en prend, j’urine par la fenêtre, directement dans la gouttière* et si d’aventure ma montre s’oublie sur la table de nuit, je ne me hasarderais point à  dévaler l’escalier sans avoir chaussé mes lunettes. Une marche est si vite oubliée et de là à ce que je pose le pied précisément sur l’absente et je disparaîtrais, allez savoir où ?

        Non, la pendule donne l’heure, c’est déjà bien assez !
        Enfin, elle donne !
        Elle restitue !
        C’est qu’une pile en ses entrailles la conduit et la guide.
     Je la mets au défi, sans le petit cylindre d’acier, logé en son sein, de servir à autre chose que de  réceptacle à chiures de mouches.


Cependant, des mouches, en ce moment,  nous n’avons guère à redouter, aussi, la chose dont nous débattons, se contente-t-elle de nous rappeler à nos obligations professionnelles.

Tic-Tac ! Ton thé l’est trop chaud !
Tic-Tac ! Ton thé l’est trop chaud !
Tonthélétrochaud !
Tontélétrocho !
Tontélétrocho !


Ce doit être sa ressemblance avec une horloge de gare que se martèlent ces mots rythmés par le passage à intervalles réguliers des roues de la machine sur les jointures des rails.

Tontelétrocho !
Tontelétrocho !


Tchou ! Tchou !
Le petit train s’enfonce dans la verte campagne !
Tontélétrocho !
Tontélétrocho !


— Bientôt doux Époux-De-La-Gare-Le-Sous-Chef, il nous faudra réclamer les électrochocs pour te faire revenir sur terre. J’aime assez les tartines, fallait-il pourtant que tu alignes, jusqu’à la porte de l’entrée, tous les petits pains suédois, comme autant de wagons à la remorque de ton bol fumant ? Allons doux ami, changeons de véhicule, sors du garage notre vieille automobile, je remise jusqu’à demain tes jouets ferroviaires.

Sontélététrocho !
Sontélététrocho !



* Ne cherchez pas à percer le mystère,
sachez qu’il est possible,
n’essayez même pas de vous représenter l’action,
clac ! font les doigts
je détiens les droits de retransmission télévisée
pour le siècle à venir
et ne les cèderai 
en aucune circonstance.

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Commentaires
S
Surfer sur un océan de thé... (et sur le net à la fois... )
T
Et on attend avec patience, la surprise de la ligne suivante...<br /> ..<br /> Et la neige tombait toujours... à gros, très gros flocons !!!
M
Un billet qui met en joie .... C'est tout bon !
I
Tic-Tac ! Ton thé l’est trop chaud !<br /> <br /> Alors, on attend. Avec de la patience, on retrouve la bonne température, et l'alchimie délicate peut prendre forme. <br /> Une pause, et l'alchimie des mots exhale également au bout de vos doigts de bien agréables saveurs.
T
Oh, merci Papistache pour cette chronique. C'est amusant,drôle et tendre à la fois... j'aime les horloges (même quand elles ne fonctionnent pas).<br /> J'admire Val ou Miss-ter pour leur long commentaire, chez moi, c'est toujours très court... manque d'imagination?
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